D’abord spécialisés dans la fabrication d’alambics destinés aux producteurs locaux du territoire à appellation Armagnac, Michel, qui fonde la Sofac en 1973, et son fils Alain n’ont eu de cesse par la suite de diversifier la production pour répondre à toutes les demandes, élargissant le champ de la clientèle aux quatre coins du monde : Madagascar, Irlande, Australie, Russie, Turquie, Viêtnam, États-Unis… Les alambics de la Sofac s’exportent pour y distiller rhum, whisky, gin, vodka, raki, mais aussi des huiles essentielles dont la demande s’est beaucoup développée ces dernières années.
« Nous nous adaptons aux besoins spécifiques de chaque client, du distillateur bouilleur de cru qui s’installe aux plus grosses entreprises, en plus de réparer et rénover tous les appareils de distillation et de restaurer de très vieux alambics pour des musées ou des passionnés d’antiquités. Nous avons également fabriqué récemment notre tout premier alambic en source de chauffe électrique. Jusqu’ici, nous n’en produisions que pour le gaz, le bois et la vapeur » souligne Marlène Prévitali.
Entrée à la Sofac en 2017 en tant que secrétaire comptable, c’est elle qui en est la gérante depuis le mois d’octobre 2023. Car, au moment où Alain envisage de prendre sa retraite, elle évoque alors avec lui et son père la reprise de l’activité, et tous deux acceptent sa proposition.
« Cela me tenait à cœur. C’est une entreprise familiale qui a 50 ans d’existence, avec un vrai esprit de famille et un savoir-faire gersois qu’il fallait impérativement préserver. Pas question de la laisser partir à la concurrence ou mourir, pace que nous sommes les derniers fabricants et restaurateurs d’alambics armagnacais et de colonnes de concentration. Quand j’ai proposé de racheter la structure, j’ai évolué en poste petit à petit pour m’en imprégner en totalité et connaître toutes les obligations. »
Avec une équipe de neuf salariés, assurant jusqu’à la livraison, l’assemblage et le lancement de la première mise en route, l’entreprise fonctionne avec le bouche-à-oreille pour recruter de nouveaux chaudronniers. « Il n’existe plus de centre de formation pour les artisans travaillant le cuivre, il n’y a plus que des tuyauteurs soudeurs, déplore Marlène. Nous recrutons alors des chaudronniers soudeurs inox et nous les formons sur place. »
Une formation qui perpétue un savoir-faire unique, et permet à Condom, au Gers et toute la région armagnac de rayonner dans le monde entier.
Marielle Fourcade
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire