Sophie Bédourède est d'emblée quelqu'un de particulier. Et elle a fait de cette particularité son métier en découvrant, tout simplement, le pourquoi de sa différence. Après avoir mis un nom sur ses maux et ses comportements en décalage, elle aide aujourd'hui les personnes tourmentées, stressées ou encore en manque de confiance à retrouver leur havre de paix intérieure.
Pouvez-vous vous présenter ?
Sophie Bédourède - J'ai franchi l'étape du demi-siècle et j'espère bien arriver au siècle entier, histoire de dépasser mes grands-mères et de rattraper mon retard en sagesse qu'une espièglerie naturelle a accentué. Je suis au Pays Basque depuis maintenant environ 15 ans.
Enfant, j’éprouvais une certaine proximité avec la nature. Le jardin de mon père. La ferme de ma grand-mère. Le marronnier, les ifs et le cerisier de l’école. Les parfums de pétales de rose que je fabriquais dans mon armoire-laboratoire.
Adolescente, je voyageais davantage dans l’imaginaire, au fil des romans, de la littérature, de l’histoire que j’étudiais avec assiduité au collège-lycée et que je retrouvais dans les visites concrètes de sites et monuments divers. La musique m’accompagnait également ; je jouais de la vielle-à-roue et grâce à elle, j’ai fait des incursions dans des paysages sonores variés : du traditionnel régional au baroque, en passant par le médiéval et même le classique.
Jeune adulte, j’ai réussi à m’épanouir dans une forme de différence : être la « française » dans un environnement espagnol était une façon de me distinguer de façon sympathique, pleine d’humour et de décalages culturels enrichissants.
On ressent dans vos propos une personne en décalage avec la norme ?
S. B - Oui, et plus tard, j’ai découvert que cette différence en révélait une autre plus profonde. Une façon spécifique de percevoir le monde, qui fait l’objet d’études où l’unanimité a du mal à régner. Peut-être que les neurosciences aideront à trancher vers une définition plus assise de ce qu’est le « multi »-potentiel ?
Toujours est-il que découvrir ce fonctionnement m’a permis de comprendre en quoi mes cours en tant qu’enseignante de Langue Vivante ne pouvaient être qu’anti-conformistes ! Et de constater également tous les efforts que j’avais fournis pour m’adapter à un monde pour moi « contre-intuitif ».
C’est à partir de là que j’ai commencé à prêter plus l’oreille à mes ressentis et à mes émotions.
Quel est votre métier et ce qui vous a amené à le faire ?
S. B - Mon métier, je l’appelle « accompagnement psychosensoriel et énergétique ».
C’est grâce à une formation en Havening que j’ai pu entrevoir mon activité. Dans une approche psychosensorielle, on applique une stimulation par voie sensorielle (une pression par toucher, une musique ou un rythme pour l’oreille, un parfum pour l’odorat, etc…) de façon à provoquer une réponse au niveau du cerveau, et donc par la suite une adaptation « comportementale », que cette dernière soit de l’ordre de la pensée, de l’émotion ou de l’action, et qui favorise bien sûr un changement bénéfique pour la personne.
Les pratiques que je propose, comme le Shiatsu, les thérapies manuelles, les histoires, la méditation au tambour, sont donc basées sur l’action de cette stimulation dite « électroceutique », car elle utilise l’influx nerveux électrique pour modifier le fonctionnement du cerveau, qu’il soit sollicité par l’extérieur comme avec le toucher ou le son, ou par voie interne comme au travers des évocations de souvenirs.
Le mot « énergétique » est présent car il fait lien avec les bases « théoriques » que j’ai apprises du shiatsu, à savoir certains principes de médecine chinoise dont le fondement repose sur le Qi et sa circulation dans les méridiens. Et parce que j’en suis venue au shiatsu après avoir découvert un peu « par hasard » en 2009 que lorsque j’utilise mes mains, des douleurs peuvent s’atténuer.
Pouvez-vous définir en quelques phrases l'auto-havening ?
S. B - Le havening est une approche psychosensorielle. Ce que je trouve particulièrement intéressant, c’est que nous pouvons nous l’appliquer à nous-mêmes et il devient alors de l’auto-havening. En combinant toucher sur soi, attention et imaginaire, nous avons la possibilité de désamorcer en quelques minutes des situations de stress qui parfois pourraient nous gâcher la journée plus de temps que nécessaire.
De plus, nous pouvons également utiliser l’auto-havening comme outil de préparation mentale pour optimiser et garder tous nos moyens lors d’une échéance importante. Il peut également aider à cultiver le lâcher-prise car il facilite l’installation et l’entretien d’un état d’âme calme et serein, propice à la gestion des pressions, inattendus ou imprévus en favorisant l’ouverture et l’accueil de l’inconnu sur la base d’une sécurité intérieure renforcée ou restaurée.
Comment se déroulent vos séances ?
S. B - Pour les massages, c'est comme dans un institut de beauté, allongé sur une table de massage. Pour le shiatsu, la personne est allongée, habillée, sur un tapis au sol. Les mains servent à appliquer des pressions ou à faire des étirements doux. Et parfois, elles restent juste posées. Concernant le « détricotage », nous sommes assis en face à face, comme pour une conversation. Et en fonction des étapes, parfois besoin de s'allonger un moment pour faciliter la détente. C'est pareil pour l'harmonisation globale et le havening.
Quel type de formation avez-vous suivi pour pratiquer ce métier ?
S. B - Mes tous premiers pas ont consisté à chercher à comprendre « ce que j’avais entre les mains ». Les journées de transmission de connaissance du Gnoma (Groupement national pour l'organisation des médecines alternatives) ont été précieuses pour moi et m’ont permis de m’orienter dans ce domaine si vaste. Je me suis décantée pour le shiatsu qui alliait une certaine rigueur de protocole, une connaissance millénaire et l’utilisation de mes mains. Puis, je me suis rendu compte que par ma sensibilité, se manifestaient des évocations qui lorsque je les partageais avec mes clients faisaient sens pour eux. J’ai éprouvé le besoin d’affiner ou affirmer, allez savoir, cette gestion plus « intuitive » des situations qui m’étaient présentées.
Je me suis tournée vers des pratiques traditionnelles liées au souffle, à la danse, au tambour et aux histoires. J’aime les personnalités comme Corinne Sombrun, Olivier Chambon, Lewis Mehl-Madrona ou Pierre Ramaut qui cherchent à faire des ponts entre l’intuitif et le rationnel, en préservant l’intérêt et le bénéfice de chaque domaine.
COUP DE POUCE
Que pourrions-nous, mais aussi nos lecteurs, vous apporter pour vous permettre d'avancer mieux et plus rapidement ?
S. B - Le premier coup de pouce est de contribuer à faire connaître les ateliers d’initiation à l’auto-havening que je propose. Ils peuvent se tenir soit dans mon cabinet, soit sur le lieu de travail des participants et aider ainsi à créer une nouvelle cohésion d’équipe !
J'aimerais bien lancer un atelier des "bonnes histoires" que je proposerais sur mon lieu de consultation une fois par mois. Je l'avais fait avec les ateliers que j'avais créés autour de certaines pages de "Femmes qui courent avec les loups". Ce procédé de « bonnes histoires » a permis des prises de paroles surprenantes lors d'ateliers auprès du CCAS de Bayonne ; elle est en élaboration de projet auprès de France Addiction ; et je l'utilise 2 fois par mois avec des adhérents d'APF.
Liste non exhaustive des situations où un accompagnement a été bénéfique
des deuils qui ont été facilités, fussent-ils réels ou symboliques par rapport à des circonstances ou des lieux, et donc un réinvestissement de l'élan de vie plus plein ou plus dynamique.
des transitions avec sensation de vide ou de perte de sens comme dépression, burn-out, conversion professionnelle se sont trouvées reconduites avec plus d’aisance.
des processus d'amincissement ou de troubles alimentaires ont pu trouver une forme de régulation.
des difficultés de sommeil ou de gestion des cycles d'activité/repos se sont atténuées,
des addictions ont vu leur manifestation changer
des douleurs ou affections organiques ont diminué en intensité et leur traitement par des approches classiques est devenu plus efficace.
des perspectives dans les parcours de conception, grossesse, enfantement se sont ré-ouvertes pour certaines femmes.
des états émotionnels en phase de déséquilibre, des réponses d’usure face au stress ont pu laisser place à une nouvelle phase de résilience.
Tout ceci s’est fait évidemment en second plan, après cheminement dans le parcours médical qui reste le premier et primordial abord.
COUP DE POUCE
Afin de toucher le plus de monde possible et ainsi de faire connaître l'auto-havening au grand public, Sophie Bédourède mérite des coups de pouce de notre part. Comment ?
N’hésitez pas à relayer cet article auprès de vos contacts et via vos réseaux sociaux, afin de peut-être aider des personnes à retrouver leur sérénité, reprendre confiance en elles ou encore évacuer leur stress.
Sébastien Soumagnas
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