Dans le contexte de tension énergétique actuel, la chambre professionnelle des opérateurs de domaines skiables, qui représente la quasi-intégralité des patrons des stations de ski françaises, se veut optimiste.
La semaine dernière, au cours de la visite d’inauguration du premier parc éolien français en mer, à Saint-Nazaire, Emmanuel Macron, a exhorté les entreprises à ne pas signer les contrats proposés par les fournisseurs d’énergies. Le président de la République française espère valider avec l’Europe l’instauration d’un plafond tarifaire.
Par ailleurs, une réunion de travail entre Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et du tourisme) et des entreprises du secteur touristique sur la transition et la sobriété́ énergétique a eu lieu il y a quelques jours.
« Dans le prolongement direct des éco-engagements pris par les domaines skiables en 2020, nous nous sommes engagés sur une trajectoire d’économie de 10% de notre consommation électrique dans les deux prochaines années. Chaque station pourra établir son propre plan énergétique afin d’atteindre ces 10%. Notre rôle sera de les accompagner au mieux vers cette sobriété, qui devra se faire sans impact perceptible pour le client », souligne Anne Marty, la présidente déléguée des Domaines Skiables de France, qui fédère aujourd’hui 650 professionnels liés aux domaines skiables (opérateurs de remontées mécaniques, constructeurs, centres de formation, maîtres d’œuvre…).
Quelques pistes déjà trouvées
Il n’y a pas deux stations identiques, donc les économies se font vraiment au cas par cas. Le poids de la facture électrique est plus lourd pour les petites stations et l’obsolescence des remontées mécaniques joue également un rôle. 30 % de sociétés de remontées mécaniques sont actuellement en train de renégocier leur contrat triennal de fourniture de courant. Il s’agit là de trouver des situations d’urgences. L’État a mis en place des aides pour les entreprises en fonction de leur statut, mais beaucoup de domaines skiables sont gérés en régie, une forme qui n’entre pas dans le dispositif.
Il s’agit donc bien de trouver des économies d’énergie à niveau de service équivalent. Dans les Pyrénées, les stations de ski se mettent donc en ordre de marche. Plusieurs actions vont être appliquées durant la saison hivernale, à commencer par le ralentissement de la vitesse des télécabines. C’est d’ailleurs le cas à Artouste, qui depuis le 1er août avait réduit l’allure des télécabines permettant l’accès à la station (3 mètres par seconde au lieu de 4).
Autre piste envisagée par Artouste, réduire les horaires d’ouverture de la station en-dehors des vacances et week-ends. En fermant une heure plus tôt en semaine en janvier (16h au lieu de 17h) et à 15h à partir du mois de mars. D’autres mesures sont à l’étude, comme la suppression des télécabines « doublons » et un damage des pistes très spécifique.
« Ce sont ces petits changements qui peuvent faire une grande différence, sans pour autant impacter la qualité du service client », assure la présidente de DSF. « On va y arriver, ensemble », ajoute-t-elle.
La saison dernière a été faste, avec 2.100.000 journées ski enregistrées au 3 avril dans les domaines skiables N'PY (Peyragudes, Piau, Grand Tourmalet, Pic du Midi, Luz-Ardiden, Cauterets, Gourette et La Pierre Saint Martin). Le groupement a également enregistré une hausse de fréquentation par rapport à l’hiver 2019/2020 : + 2% pour les vacances de Noël (particulièrement excellent en 2019), +15% pour le mois de janvier et +17% lors des vacances de février. Les stations N’PY affichent ainsi une progression de fréquentation de +13% par rapport aux trois dernières années.
Noémie Besnard
Voir le site internet des "domaines skiables"
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