Ce n’est plus un scoop : la crise sanitaire a mis en lumière une certaine capacité d’adaptation de la part des entreprises françaises. En Occitanie, une quarantaine de sociétés auraient par exemple choisi d’investir le créneau des masques pendant le confinement. Un constat qui pourrait s’étendre aux autres équipements tels que les vêtements professionnels, lunettes de protection, tests de dépistage, gel hydro-alcoolique, fontaines associées et autres outils de désinfection.
Aujourd’hui, la Région souhaite apparemment prendre les devants pour accompagner ces reconversions, pour structurer une filière industrielle de la santé autour de ces diverses productions, mais aussi pour encourager de nouvelles propositions innovantes ou activités futures, comme demain la fabrication d’éventuels vaccins.
Toutes ces activités, auxquelles on songeait peu il y a quelques mois encore, pourraient ainsi occasionner la création d’un millier d’emplois sur le territoire. L’Occitanie aurait déjà sondé 145 de ses sociétés du domaine de la santé, dont 48 bénéficient ou comptent bénéficier du fameux « Pass Rebond » régional, dispositif qui vise à soutenir les entreprises de moins de 250 salariés dans leurs projets de développement post-crise, en particulier pour leurs achats d’équipements. Une cinquantaine de milliers d’euros auraient déjà été consacrés à ces derniers.
Vers un cluster en 2021…
Ce nouvel écosystème que souhaite créer la Région devrait prendre la forme d’un cluster, lequel verra le jour en 2021. On n’en connaît pas encore la localisation, mais pour changer un peu, il pourrait n’être implanté ni sur Toulouse, ni sur Montpellier. Une plateforme collaborative serait déjà en place pour faciliter les contacts entre entreprises du secteur.
Jusqu’ici, on connaissait surtout dans la région les pôles de compétitivité thématiques Eurobiomed et Cancer Bio Santé, fusionnés l’an dernier et centrés sur le Grand Sud, région PACA incluse.
Au-delà, la Région travaillerait sur la création d’une co-entreprise avec l’usine de l’équipementier américain Adient (les anciennes activités automobiles de Johnson Controls) à Laroque-d'Olmes (09). Celui-ci fabrique habituellement sièges auto et textiles associés, mais envisage de structurer une production de masques en tissu haute filtration.
De même, Carole Delga a indiqué avoir écrit à Édouard Philippe et à Emmanuel Macron au sujet de la planification de la production de masques pour l’année prochaine, laquelle production pourrait passer par le site Paul Boyé de Labarthe-sur-Lèze (31). Le fabricant d’uniformes, de tenues de combat et d’EPI projette en effet de s’étendre sur la commune voisine de Clermont-le-Fort pour produire masques FFP2 et chirurgicaux.
L’entreprise souhaiterait atteindre une production de 25 millions d’unités à l’automne. Un projet déjà soutenu par l'Agence régionale de l'aménagement et de la construction (ARAC), mais qui nécessiterait un investissement de 23 millions d’euros, ce qui implique des garanties en termes de commandes de l’État.
L’Occitanie étend ses aides…
Plus globalement, la Région a annoncé la semaine dernière le renforcement de son plan d’aide aux entreprises, avec un fonds de solidarité exceptionnel élargi (qui a déjà bénéficié à 2.000 TPE et se voit étendu aux PME de 10 à 50 salariés), le lancement d’un fonds « L’Occal » doté de 70 à 80 millions d’euros et destiné à des avances et des subventions (pour les acteurs du commerce, de l’artisanat et du tourisme, en lien avec la Banque des Territoires, les départements et les intercommunalités), la signature de contrats de filières (aéronautique, viticulture, thermalisme), un soutien à la relocalisation et la commande de nouveaux masques pour la reprise en cours.
Elle a aussi créé une plateforme « Solidarité Alimentation Occitanie » pour aider producteurs et restaurateurs, et les dispositifs déjà en place (fonds régional de garantie, prêts et pass Rebond, contrat entreprises en crise de trésorerie, dispositif de formation) restent en vigueur. On rappelle que le plan d’urgence de la Région, initié au début de la crise, se montait à 250 millions d’euros.
Informations sur le site de la Région – cliquez ici
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