Le Centre Hospitalier de Pau connait une période de profonde transformation. En effet, de nombreux travaux sont en cours et au programme pour les prochains mois, afin de répondre aux défis de la démographie médicale.
L’objectif ? Offrir aux usagers des infrastructures modernes, adaptées aux enjeux de santé d’aujourd’hui et de demain. « Cet hôpital à plein de projets, tant médicaux, qu’architecturaux, et a la chance de compter des professionnels engagés et riches d’ambitions », assure Julien Rossignol, le directeur d’établissement.
Ainsi, au fil des mois, de nombreuses ouvertures sont d’ores et déjà programmées : celle, très attendue, d’une partie des nouvelles urgences, en mars, puis celle du bâtiment de médecine et le pôle Femme-Mère-Enfant en septembre et enfin, celle de la nouvelle pharmacie. Une extension du service de neurologie, un nouveau service de dialyse (qui verra le jour au premier trimestre 2026) sont également au programme.
D’autre part, des études vont également être menées cette année afin de rénover et moderniser les espaces dédiés aux soins et à l’accueil des patients du bâtiment François Mitterrand (le rez-de-chaussée et les étages), ainsi qu’une refonte du parvis central.
Enfin, le directeur de l’établissement de santé a annoncé la création d’une soixantaine de places de parking supplémentaires dès le premier semestre 2025, avec l’installation d’ombrières photovoltaïques.
En mai 2025, une équipe Santé & Précarité verra également le jour, en collaboration avec le CH d’Oloron-Sainte-Marie et celui d’Orthez, afin de renforcer l’accès aux soins des personnes les plus vulnérables. Cette année verra également l'ouverture d'un centre de vaccination international et le lancement du centre handicap au premier semestre 2025, qui aura pour mission d’améliorer l’accès aux soins pour ce public.
Une restructuration de l'hôpital
Cette année, une nouvelle dynamique apparaît dans l’hôpital de Pau : la réorganisation des services autour de 12 nouveaux pôles d’activités cliniques et médico-techniques. Ce nouveau découpage s’accompagne de la création de contrats de pôles, d’une durée de quatre ans, avec une délégation accrue de gestion et des objectifs opérationnels clairs.
Cette politique a fait émerger un tout nouveau pôle de santé publique, pour que l’établissement se tourne davantage vers la prévention et la promotion de la santé. « Les décisions doivent être prises au plus près du terrain et des professionnels de santé. Cela va permettre d’apporter plus de souplesse et de fluidité dans la prise en charge », précise Julien Rossignol.
Cette année, le GHT Béarn & Soule se dotera d’un fonds de dotation pour soutenir le développement de projets novateurs dans le secteur de la santé (innovation, confort de soin, transition écologique, prévention et accès à la culture).
Les différents services de soin de l’hôpital de Pau ont aussi développé des scénarios de simulation, un sujet qui sera de plus en plus prégnant à l’avenir, pour une meilleure prise en charge dans le domaine de la réanimation, aux urgences adultes, des anesthésies. « Nous engageons dès aujourd’hui une réflexion pour structurer l’accès à la simulation en santé et à la formation continue des soignants en milieu hospitalier », souligne le directeur du centre palois.
Renforcer la coordination des professionnels de santé
Enfin, le groupement de santé va travailler sur une meilleure coordination entre ses établissements membres, mais également avec les acteurs extérieurs. Pour améliorer la coordination à l’intérieur du GHT Béarn & Soule, de nouveaux outils numériques seront mis en place d’ici 2026.
Cela inclura notamment une solution partagée de gestion des lits, des plateformes téléphoniques pour l’orientation des patients aux urgences et d’échanges avec la médecine de ville, ou encore le dossier patient partagé entre les établissements de santé.
Le GHT Béarn & Soule compte également associer l’ensemble des représentants des patients (associations, aidants, experts…) et les établissements privés locaux aux instances du territoire.
« En 2025, nous souhaitons pour la première fois réunir autour de la même table l’ensemble des établissements publics et privés de santé, dans le cadre du comité stratégique du groupement hospitalier de territoire, avec un ordre du jour commun avec l’ARS Nouvelle-Aquitaine. Cette réunion aura pour objectif de décloisonner nos problématiques en y apportant des solutions concrètes. Je suis convaincu qu’un service public fort, c’est une médecine libérale privée forte et inversement. Nous n’avons plus les moyens de cultiver de prétendues et vieilles oppositions qui n’ont aucun sens pour nos usagers », présente Julien Rossignol.
Pour les patients, la coordination renforcée entre les différents établissements et acteurs du territoire devrait permettre une prise en charge plus fluide, en réduisant notamment le délai d’attente et faciliter l’accès aux soins.
Après avoir balayé très rapidement la question du déficit du Centre Hospitalier, le directeur a souhaité adresser un message optimiste : « Malgré un certain catastrophisme sur la situation actuelle de l’hôpital en France, l’heure n’est pas à la résignation, mais à l’engagement de chacun pour poursuivre nos projets et notre ambition collective pour notre hôpital. Je n’ai pas de doute sur le fait que nous arriverons au bout de nos projets, collectivement ».
Noémie Besnard
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