Le chevalet est cette petite pièce de bois particulièrement précieuse pour les instruments à cordes frottées (violons, violoncelles, contrebasses, violes…). À elle seule, elle contribue à 20% du résultat acoustique. De plus, avec ses quelques grammes, elle devra être capable de supporter une pression de 20 kg…
Chez les Despiau, c’est Jean-Louis, héritier de la scierie familiale en plus d’être un violoniste et altiste passionné, qui aura le premier l’idée de se pencher plus en détail sur le potentiel inexploité de cette pièce percée soutenant les cordes. Depuis 1984, il surprend par la diversité des dessins des chevalets, adaptés à la morphologie des instruments. « Notre père avait une oreille parfaite, en plus d’être un esthète » souligne Pierre-Jean, qui lui-même pourrait parler du bois pendant des heures avec un enthousiasme sans faille.
40 ans plus tard, la discrète entreprise fait partie des pépites de l’économie gersoise, et rayonne par sa quête de la perfection instrumentale. « Nous sommes en tout quatre entreprises dans le monde - dont deux en France - à produire des chevalets haut de gamme, et nous exportons 95% de la production en Europe, en Asie et aux États-Unis » poursuit-il.
La pandémie de covid a frappé lourdement la société gersoise qui a, alors, perdu 40% de son activité. Heureusement, depuis elle s’est relancée en innovant encore davantage. Despiau a conçu notamment un service de coffrets de chevalets à trier, avec différentes densités de bois présélectionnées ou divers modèles, permettant aux luthiers de les tester pour mieux répondre à leurs exigences.
Mais une autre nouveauté va également venir révolutionner le monde des chevalets, alors que Pierre-Jean, qui parcourt les forêts de Bosnie-Herzégovine et des pays de l’Est à la recherche de la perfection, prend conscience du fait que les érables – parfois plusieurs fois centenaires – sélectionnés sont de plus en plus rares.
Si le côté esthétique et visuel d’un bois « sans défaut » faisait traditionnellement partie du choix, les chevalets “Despiau Planet” témoignent désormais de “cicatrices” de l’arbre sélectionné, que l’analyse visuelle ne retenait pas jusqu’ici. Une étude a été soigneusement menée en amont pour être sûr d’atteindre le même niveau d’exigence que les autres chevalets.
Grâce à une vigilance accrue, les qualités acoustiques restent aussi exceptionnelles que les autres références - ce sont des Despiau 3 arbres - tout en respectant la forêt et en préservant la ressource.
Un peu à l’étroit dans ses bâtiments d’origine, sur la route de Samatan, Despiau chevalets a investi quelque 2,5 millions d’euros dans de nouveaux locaux, situés Zone Lafourcade, toujours à Gimont.
Destinés à améliorer la qualité de la production et des conditions de travail de ses salariés, tout en renforçant le recyclage des déchets, les ateliers sont spacieux, chacun réservé à une étape précise de la fabrication. De gros aspirateurs au-dessus de chaque machine permettent d’absorber la sciure, un réfectoire est à disposition des employés…
La Région Occitanie a soutenu ces projets, en investissant à hauteur de 450.000 € pour le bâtiment de 2.500 m², 150.000 pour le matériel de sciage sécurisé, et 75.000 pour la chaudière destinée à recycler les bouts de bois inutilisés et les transformer en combustibles, permettant de couvrir 90% d’énergie des processus.
Informations sur le site internet de Despiau Chevalets à Gimont
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