De l’eau et du soleil pour le moteur du futur

Jean-Pierre Gervais s’y connaît en chaleur. En effet, ce quinquagénaire des Landes a d’abord obtenu un CAP chauffagiste et un BAC technique en génie thermique. C’est d’ailleurs en tant que professeur en génie thermique dans un lycée professionnel qu’il continue d’exercer et de former. Conscient du défi climatique auquel la planète fait face, le morcenais s’est lancé dans un projet ambitieux mais à hauteur du combat contre le réchauffement planétaire.

Explication d’un concept novateur

Pour les plus connaisseurs, le concept est novateur dans sa fonctionnalité. En effet, il y a de cela plus de 100 ans, les Frères Iske avaient théorisé et inventé un système similaire. La roue s’est améliorée au fil des inventeurs et en 1976 Wally Minto développera la machine sous le nom de « Roue à Fréon », malheureusement le mouvement est saccadé et nécessite un gaz autre que l’air.

La suite de cette fabuleuse histoire se déroule donc en France. Jean-Pierre Gervais a réussi à faire tourner la roue avec pour gaz uniquement de l’air. Un principe simple à contre-courant de la pensée scientifique pour « redéfinir le progrès », affirme-t-il. En effet, bien que sa maquette soit minimaliste, il a réussi l’exploit de créer une maquette fonctionnelle uniquement avec des matériaux que tout le monde peut se procurer. Il fallait y penser…

Sa roue, posée en diagonale par rapport au sol, comporte 24 bouteilles de plastique auquel il a percé le bouchon pour y insérer une paille en plastique. Les pailles sont immergées dans un petit bassin d’eau. Il y a une quantité d’air équivalente et défini dans chaque bouteille. Quand l’air à l’intérieur chauffe, l’eau de la bouteille redescend dans la paille et la bouteille monte. Quand l’air refroidi, l’eau remonte dans la bouteille augmentant le poids et faisant, ainsi, bouger la roue.

Agir à son niveau

C’est parce qu’il souhaitait se lancer un défi avec ses connaissances que le morcenais a réfléchi à ce concept. Son côté bricoleur lui a permis de trouver des solutions aux nombreux problèmes auxquels il a fait face. Pour réussir son expérience, il a dû y arriver sans budget extérieur et uniquement à l’aide de matériaux trouvés dans son environnement. Pour l’avenir de ses petits-enfants, il a volontairement mis son projet avant des cadeaux : « Je préfère largement ça, à l’idée que mes petits-enfants soient enfermés chez eux à cause d’une température extérieure de 50 °C », explique Jean-Pierre Gervais.

Il souhaite maintenant passer à la vitesse supérieure en recherchant des subventions et de la main d’œuvre. Certes, le projet n’en est encore qu’aux balbutiements et Jean-Pierre Gervais l’affirme lui-même : « En l’état, il n’est pas question de remplacer les moteurs des voitures ». Il réfléchit désormais à l’élaboration d’une plus grande maquette permettant de savoir concrètement la puissance générée par son invention.

Si vous souhaitez en savoir plus vous pouvez aller directement sur son site ou sa chaine YouTube.

Matthieu Leperlier