Abonnez-vous
Publié le

Euralis enregistre de bons résultats, malgré un contexte difficile

Dans un contexte économique incertain, le groupe coopératif, basé à Lescar, enregistre une baisse de 3% de son un chiffre d’affaires sur l’exercice 2023-2024. Plusieurs stratégies ont été mises en place pour adapter les activités...
Euralis
Entre l’automne 2023 et la fin d’été 2024, Euralis a engrangé 1,57 milliard d’euros de chiffre d’affaires, dont 32% réalisé à l’export. La baisse s’explique principalement par la chute du prix des céréales et la hausse des frais financiers.

Afin d’améliorer sa performance économique et financière, Euralis a initié dès 2024 des mesures structurelles et conjoncturelles visant à adapter les organisations aux nouvelles conditions des marchés, mais aussi à réduire les frais fixes et à diminuer les stocks.

Mais, le Groupe veut garder le cap et confirme sa stratégie de développement : il maintient ses engagements au service de la transition agroécologique et reste à l’écoute des partenariats qu’il pourrait nouer avec des acteurs de son secteur.

« Nous agissons en responsabilité sur plusieurs leviers : l’adaptation de nos organisations, la réduction de nos frais fixes, l’amélioration de notre performance opérationnelle. Depuis le début de l’année 2024, des plans de réduction de frais fixes sont mis en place au sein de nos différentes activités. Ces mesures difficiles sont malheureusement nécessaires pour nous adapter aux nouvelles conditions, notamment la hausse du coût de l’argent », souligne Philippe Saux, directeur général d’Euralis.

Malgré une conjoncture difficile marquée par la baisse des marchés et des prix, notamment au niveau des céréales, le Pôle Agricole poursuit sa transformation et déploie sa stratégie axée autour du développement des filières durables. Plusieurs sites ont cessé leur activité, comme Rougié à Sarlat-la-Canéda (Dordogne) et le site industriel Lidea de Caussade (Tarn-et-Garonne).

Les filières végétales affichent de bonnes performances grâce à une collecte d'automne 2023 satisfaisante (céréales, légumes, semences), confirmées en 2024 avec un volume plus ou moins équivalent. Les productions animales connaissent une forte augmentation pour les palmipèdes (volume en hausse de 33%), grâce à des campagnes de vaccination qui s’avèrent payantes, et une quasi-stabilité pour les volailles label.

D’autre part, dans un secteur en recul de 5%, Euralis se place à contre-courant, avec l'activité Point Vert qui gagne des parts de marché. La marque « La Table des Producteurs » poursuit sa croissance (+ 4,6%), confirmant ainsi l’engagement des consommateurs pour les produits en circuit court et de qualité.

Quant au Pôle Semences, il connaît aussi une progression dans un secteur d’activité qui reste pourtant perturbé. Sa marque Lidea est parvenue à regagner des parts de marché et affiche ainsi un chiffre d’affaires en hausse de 34 millions d'euros (environ 440 millions d’euros).

« Nous avons dû réajuster notre capacité de production en France pour endiguer la baisse structurelle de ses marchés export, en raison notamment du conflit russo-ukrainien. De plus, des stocks élevés et coûteux, des marges dégradées et des frais financiers en hausse ont nécessité un plan d'économies et de réallocation des moyens, dès octobre 2024, avec une adaptation de la capacité industrielle », précise Philippe Saux.

Faire face aux défis

Sur l’exercice, Euralis Gastronomie a été confronté à des coûts supplémentaires liés à la vaccination et à l'ovosexage, au manque de foie gras pour la saison 2023 (suite à la grippe aviaire) et à la fermeture de certains marchés à l'export, comme la Chine et le Japon.

« Historiquement, Euralis a déjà abattu 12 millions de canards en une seule année. Aujourd’hui, nous sommes davantage autour de 6 millions. Cela nous a obligé à mener des restructurations de nos outils industriels. Mais, la vaccination des palmipèdes est un succès, et ça nous a permis de déployer une stratégie de reconquête pour les marques Rougié (retour des produits phares) et Maison Montfort (refonte des gammes). Autre point positif, lors des dernières fêtes de fin d’année, les Français ont de nouveau consommé des produits traditionnels, dont le foie gras, avec une progression de 20% des ventes », expose Christophe Congues, président du groupe coopératif.

Dans un contexte de marché défavorable (entre inflation et baisse de la consommation), le Pôle Traiteur d’Euralis s'est concentré sur l'amélioration de sa performance industrielle et logistique et la reconquête de parts de marché. Dans ce but, différentes initiatives ont été prises : repositionnement tarifaire, nouvelle offre de charcuterie, meilleure gestion des stocks. Une stratégie qui s’est avérée payante en 2024, puisque l’activité a augmenté de 6% par rapport à 2023.

Euralis

Euralis renforce ses engagements RSE

Le développement des énergies renouvelables s'accélère pour la production de biocarburant et de biométhane. En effet, l'activité photovoltaïque d'Eurasolis confirme sa progression sur la période 2023-2024, avec la mise en service de 47 centrales et une centaine en cours pour 2024-2025. Le groupe coopératif agricole du Sud-Ouest compte bien amplifier ses actions, avec un objectif de 200 centrales photovoltaïques installées entre 2025 et 2026.

De plus, Euralis est engagé dans le projet Ceres, avec le Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques et 12 autres partenaires (Agglomération Pau Pyrénées, Région Nouvelle-Aquitaine, INRAE, Terres Inovia, Bordeaux Sciences Agro, ENSAT Toulouse, WIUZ). Lancé en 2024 et labellisé France 2030, il a pour objectif de développer un démonstrateur territorial de transition agroécologique sur six fermes des Pyrénées-Atlantiques.

Au cours des six prochaines années, le projet Ceres vise un déploiement de ce dispositif dans 400 exploitations du territoire. « Ces démonstrateurs seront mis en place en 2025. À terme, notre ambition est de créer des modèles d’agriculture durable et de prouver aux professionnels que ces modèles sont viables dans le temps. Ceres illustre la volonté d'Euralis de privilégier le conseil et l'accompagnement des agriculteurs vers une agriculture durable, combinant nouveaux systèmes de culture, agrofourniture, techniques alternatives et agriculture de précision », assure Christophe Congues.

En 2023-2024, le dispositif Oxygène a mobilisé plus de 1.000 collaborateurs via un questionnaire anonyme et plus de 200 salariés dans le cadre de groupes de travail, afin de construire les meilleures conditions d’épanouissement et de réussite possibles pour les femmes et les hommes chez Euralis.

Cette démarche collective a débouché sur l’élaboration d’un plan d’action, dont les premières mesures sont en cours de déploiement : formation des dirigeants, sensibilisation de tous les collaborateurs au sexisme, promotion de l'équilibre vie privée - vie professionnelle, adaptation des dispositifs RH…

Cet engagement vient d’être renforcé par la signature d'un accord d’égalité professionnelle avec l'ensemble des organisations syndicales représentatives du Groupe, marquant une étape supplémentaire.

Euralis

Les partenariats, une stratégie payante

Face aux mutations des marchés agricoles et agroalimentaires, Euralis veut jouer collectif. Certains partenariats sont historiques et constituent les fondations solides sur lesquelles le Groupe bâtit son développement, à l’instar des alliances nouées avec Bonduelle et Géant Vert dans le secteur des légumes, qui permettent d'optimiser la production, la transformation et la commercialisation des produits.

On peut également citer les relations de la coopérative avec Océol, dans le domaine porteur des biocarburants, avec Innolea, Soltis et Eurosorgho, autour des semences ou encore avec Sanders Euralis et Sojalim dans le secteur de la nutrition animale.

D’autres partenariats, plus récents, démontrent que le Groupe poursuit activement sa politique d'ouverture vers de nouvelles collaborations stratégiques. À commencer par la montée en puissance de la production de légumes secs avec Bonduelle qui répond à une demande croissante des consommateurs pour des produits sains, durables et issus de filières locales.

La coopération avec la coopérative Lur Berri, pour la commercialisation des bovins, et la prestation d'abattage réalisée pour Delpeyrat (Groupe Maïsadour) en Vendée, qui a débuté en janvier 2025, complètent cette longue liste.

« Cette approche collaborative permet non seulement de mutualiser les forces et les expertises, mais aussi d'innover, d'accéder à de nouveaux marchés et de renforcer la compétitivité du Groupe. Nous transformons les défis en opportunités, pour bâtir un avenir solide pour Euralis, ses adhérents et ses collaborateurs », conclut Philippe Saux.

Noémie Besnard

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire