Le dernier sondage Ifop pour le Journal du Dimanche confirme deux tendances déjà notées par les autres instituts. Il fait ressortir que 35% des Français affirment qu’ils n’iront pas voter les 23 et 30 mars prochains. Si la tendance se confirme, cela pourrait constituer un record pour des élections municipales.
Autre chiffre significatif, un quart des sondés disent avoir l’intention de sanctionner la politique du président de la République et du gouvernement. Deux tendances plus prononcées qu’en 2008 et qui avaient valu une véritable débâcle au pouvoir en place. Reste l’inconnue du score du Front National qui pourrait déclencher de nombreuses triangulaires.
Une période politique importante s’ouvre avec 5 scrutins sur les 15 prochains mois.
D’après ce sondage, la tentation d’abstention est nettement plus forte à gauche (41%) qu’à droite (29%), chez les jeunes (56%) que chez les plus de 65 ans (20%), chez les ouvriers (48%) que chez les cadres (33%). A noter aussi que les électeurs du Front National sont les plus motivés : 78% d’entre eux comptent aller voter.
En ce qui concerne le vote sanction contre le pouvoir en place, il est très élevé. Avec 25%, il se situe nettement au-dessus du niveau de 2008 (16%) qui avait valu à la droite de perdre 29 villes de plus de 30.000 habitants. Pour le moment, les sondages sur les grandes villes ne traduisent pas ce risque sur les sortants de gauche. Avec la possibilité des candidats de se maintenir au second tour avec 10% des voix, le Front National pourrait jouer le rôle d’arbitre dans plusieurs villes.
Après ces Municipales de mars, on revotera dès le 25 mai pour les Européennes. Des élections qui pourraient être encore plus l’occasion pour les Français d’exprimer leur mécontentement. En septembre, probablement le 28, les grands électeurs (dont les nouveaux élus municipaux) participeront aux Sénatoriales avec pour enjeu la majorité à la Haute Assemblée qui a enregistré un basculement historique à gauche en 2011.
Enfin, en mars 2015, les Français voteront pour les élections départementales (ex cantonales) et régionales. Le nouveau découpage des cantons fait couler beaucoup d’encre et la gauche aura du mal à garder ses positions puisqu’elle détient une large majorité de départements et 21 régions sur 22.
Il va sans dire que ces scrutins successifs pèseront au niveau national, dans la perspective des élections présidentielles et législatives de 2017.
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire