Le constat est d’une terrible évidence : chaque année, une femme décède tous les deux jours sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon. Près de 213.000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences conjugales graves de la part de leur conjoint ou ex-conjoint, représentant un des motifs majeurs de saisine des forces de sécurité en zone urbaine et rurale.
La semaine de lutte contre les violences faites aux femmes est proposée par la Ville de Pau et plus d’une vingtaine de partenaires qui s’engagent, depuis de nombreuses années, pour alerter, pour accompagner et pour protéger les victimes de violences.
Différents rendez-vous sont programmés (expositions, cinés-débats, conférences, concert, témoignages, projections…) pour sensibiliser le plus grand nombre grâce au réseau partenarial et de vrais professionnels à l'écoute des victimes ils se mobilisent pour parler, faire parler, sensibiliser, écouter et faire reculer cette discrimination.
L’objectif premier de la manifestation est d’aller vers les Paloises et les Palois pour sensibiliser aux phénomènes de violences au sein du couple et dans d’autres sphères de la vie tels que le monde du travail, des études ou encore dans l’espace public. « Cette année, on a voulu changer un petit peu d’orientation, pour aller vers les publics qu’on ne touchait pas d’habitude. Que ce soient les habitants de quartiers prioritaires, les jeunes, les sportifs… Ce sont des publics qui souvent ne savent pas quoi faire quand ça leur arrive », précise Marie-Laure Mestelan, adjointe chargée de la vie associative, de la lutte contre les discriminations et de la coordination des quartiers.
Légende : Marie-Laure Mestelan, adjointe chargée de la vie associative, de la lutte contre les discriminations et de la coordination des quartiers, entourée des principaux partenaires de la Ville de Pau dans le cadre de la Semaine de lutte contre les violences faites aux femmes.
Cette année, la ville de Pau mise ainsi sur la proximité pour sa campagne de sensibilisation. En effet, le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) et le Planning familial des Pyrénées-Atlantiques interviendront au centre social du Hameau et au marché de Saragosse. Les thèmes des violences psychologiques et physiques et de leurs répercussions sur les enfants et l’égalité entre filles et garçons y seront abordés.
La Maison de Protection des Familles a vu le jour en octobre 2021 au sein de la caserne de gendarmerie, à Pau. Elle a pour mission essentielle d’appuyer les unités territoriales dans le traitement, la prise en charge et le suivi des violences intrafamiliales. Elle est devenue une interlocutrice privilégiée sur cette thématique pour tous les partenaires locaux, institutionnels et associatifs. La MPF 64 animera une conférence sur la thématique de l’évolution de l’accompagnement des victimes dans les services des forces de l’ordre depuis le Grenelle des violences conjugales en 2019. Le but étant de casser les idées reçues sur l’accompagnement des victimes.
Les clubs sportifs unis contre les violences faites aux femmes
« En 2018, nous avions signé avec les cinq clubs sportifs professionnels de l’agglomération et les comités départementaux un contrat local de lutte contre les violences faites aux femmes, interrompu pendant deux ans en raison du Covid. Sur cette thématique, leur apport est humble, mais indispensable. Quand j’avais lancé ce contrat, les puristes m’en avaient beaucoup voulu d’inclure « que des clubs encadrés par des hommes, pour des hommes », mais dès qu’on les appelle, ils répondent présents », assure Marie-Laure Mestelan.
Une fois de plus, les cinq clubs sportifs professionnels locaux (Le Billère Handball Pau Pyrénées, la Section Paloise Béarn Pyrénées, l’Elan Béarnais, le Pau FC et le Lons rugby féminin) se mobilisent autour de cette lutte.
Le 26 novembre, au stade du Hameau, des représentantes et représentants des structures de la lutte contre les violences faites aux femmes tiendront des stands d’information lors du match entre la Section Paloise et Brive la Gaillarde. Une vidéo de sensibilisation, mettant en scène les cinq clubs professionnels de l’agglomération, sera aussi diffusée en amont.
De plus, 150 places seront distribuées à des victimes de violences, mais également aux bénévoles et des salariés des différentes structures locales qui œuvrent au quotidien pour les accompagner (CIDFF, Planning familial, Association Pyrénéenne d’Aide aux Victimes et de Médiation, Du côté des Femmes, l’OGFA, etc.). « Le rôle social et sociétal est de plus en plus prégnant dans les clubs sportifs. Nous ne sommes plus uniquement une équipe qui ne se préoccupe que de ses résultats. Nous avons un rôle de communication permet de toucher un public divers et varié sur des thématiques aussi importantes » tient à souligner le Billère Handball Pau Pyrénées.
D’autre part, pour sensibiliser les étudiants, l’association Les Violettes de l’UPPA (https://presselib.com/article/les-violettes-uppa-noms-universite-pau-bearn) aussi impliquée dans le dispositif. L’association du campus de Pau qui vient en aide aux étudiants victimes de violences a aussi réalisé un clip, dans lequel de jeunes femmes témoignent anonymement des violences sexistes et sexuelles auxquelles elles ont été confrontées. Il sera diffusé en ligne et dans les espaces publics.
Noémie Besnard
Pau lutte contre le harcèlement de rue au quotidien
C’est un phénomène de société global, dont 8 femmes sur 10 en France déclarent avoir déjà été victimes et qui dépasse l’échelle nationale. Le harcèlement de rue englobe les injures, gestes et regards obscènes, agressions ou tentatives d’agressions sexuelles, attouchements et filatures dans l’espace public ou semi-public (rue et/ou transports) proférés à l’encontre d’une personne ou d’un groupe de personnes.
En 2018, Idélis proposait l’arrêt à la demande. Un dispositif qui fonctionne aujourd’hui sur toutes les lignes de bus (à l’exception de la ligne F) et qui permet aux usagers de descendre au plus proche de leur lieu de destination, entre deux arrêts.
En 2021, la Communauté d'Agglomération Pau Béarn Pyrénées a été choisie par le ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances pour expérimenter plusieurs solutions dans le cadre du Plan Angela .
En 2023, ce dispositif prendra encore de l’ampleur, avec une vingtaine de commerçants formés à la protection de victimes de harcèlement. En préambule à la semaine de lutte contre les violences faites aux femmes, des cours d’autodéfense seront animés par « les Affolées de la Frange » à Habitat Jeunes Pau Pyrénées (cours complets). Un travail de sensibilisation des acteurs du monde de la nuit va être réalisé au mois de décembre 2022 afin de sécuriser les étudiants et étudiantes. Dans le même temps, les formations des commerçants continueront.
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