Depuis 2014, la Ville de Pau œuvre activement en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et les violences au sein du couple. Cette politique locale est une ambition forte de la collectivité, dans le prolongement de la lutte contre les discriminations et pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
Parmi les actions mises en œuvre, on peut notamment citer la construction d’un Plan de Lutte Contre les Discriminations (PLCD) ou encore l’inauguration en juillet dernier de la première Maison des femmes-santés des Pyrénées-Atlantiques, un espace d’accueil pérenne, pluridisciplinaire et bienveillant au sein même du centre hospitalier.
En complément, depuis 2018, le réseau de transport Idélis offre un service d'arrêt à la demande (sauf ligne F) sur toutes ses lignes de bus, permettant aux usagers de descendre au plus près de leur destination, renforçant la sécurité des déplacements tardifs.
Loin de se limiter à la Journée internationale du 25 novembre, la Semaine de lutte contre les violences faites aux femmes cette initiative est un autre outil de sensibilisation utilisé par la Ville de Pau, depuis 2014.
Celui-ci se distingue par l'ambition de son programme, structuré autour d'une double approche : une sensibilisation massive du grand public par des outils de prévention innovants et un renforcement intensif de l'expertise des professionnels pour garantir une prise en charge optimale et coordonnée des victimes.
La réussite de la Semaine de lutte contre les violences faites aux femmes à Pau est indissociable de la force et de la diversité du réseau de partenaires mobilisés.
Ce maillage d’environ 20 acteurs locaux et institutionnels garantit que la réponse apportée aux victimes est complète, couvrant l'accueil, l'accompagnement juridique, la prise en charge médicale, la protection et le traitement judiciaire.
Une sensibilisation pratique et pragmatique
Afin d'atteindre le grand public de manière symbolique et pragmatique, une opération de sensibilisation sera menée du 24 novembre au 1er décembre 2025.
Des « sapins » en bois recyclé, réalisés par l'entreprise ECLOZ (ce qui valorise également l'insertion et l'économie sociale locale), seront installés à des points de forte fréquentation, notamment en face du funiculaire, sur la place du Foirail et dans les Halles de Pau.
Ces structures ne seront pas décorées de manière traditionnelle : elles serviront de distributeurs de ressources cruciales, mises en libre-service à disposition des passants.
Des décorations bien spécifiques seront en libre-service : des violentomètres, permettant d’évaluer les différents niveaux de violences au sein du couple grâce à un système de graduation et tous les numéros pouvant apporter de l’aide à toute personne confrontée à de la violence.
C'est une stratégie de distribution particulièrement efficace pour les victimes qui se trouvent encore dans la phase de doute, de déni ou de normalisation de la violence, et qui ont besoin d'un outil discret pour initier leur processus de reconnaissance et de sortie de l'abus.
Des rendez-vous pour le grand public, les étudiants et les professionnels
Le programme de la Semaine est conçu pour couvrir l'ensemble du spectre des violences et des thématiques associées, s'adressant méthodiquement à des publics variés - du grand public aux étudiants, en passant par les professionnels de la justice, de la santé et du social.
La Semaine débutera le 24 novembre à 14h, avec l'inauguration de l'exposition « Droits des femmes, le chemin vers l'égalité » au Centre Social La Pépinière de Pau.
Cet événement sera l’occasion d’échanges et de débats en présence des professionnels du CIDFF 64.
Cette année, un focus particulier sera organisé pour aborder les répercussions des violences au sein du couple sur l'enfant.
Le 25 novembre, dans le cadre de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, sera marqué par un événement de haute importance : la conférence « Enfants blessés, vie à reconstruire », qui aura lieu à 18h30 à l'Atelier du Neez à Jurançon.
Cette conférence propose un espace de compréhension et d'espoir, explorant non seulement les blessures visibles et invisibles, mais aussi les chemins possibles vers la résilience et la paix intérieure.
Pour ce faire, elle mobilise des regards croisés d'experts : psychiatres, psychologues, une chargée de mission Protection de l'enfance, ainsi que des témoignages de vie.
Par ailleurs, un village associatif s’installera le 26 novembre à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, avec des sensibilisations ludiques, des jeux et informations par les acteurs locaux de la lutte contre les violences faites aux femmes.
Le 28 novembre, de 10h à 16h, une journée solidaire sera organisée à l’APAVIM. Des ateliers bien-être de 10h à 11h30 et de 14h00 à 15h30 (gratuit et sur inscription au 05 59 27 91 23), et une récolte de produits de beauté neufs et vide dressing de 10h30 à 16h (entrée libre et gratuite). Ces deux actions se déroulent à l’APAVIM, 24 rue Jean-Jacques Monaix, Résidences des belles pierres à Pau.
Enfin, tout au long de la Semaine, une autre exposition sera accessible : « Ensemble contre les violences faites aux femmes », du lundi 24 au samedi 29 novembre au Palais de justice de Pau.
« Demandez Angela »
L'agglomération Pau Béarn Pyrénées a été choisie dès 2021 pour expérimenter le Plan Angela, visant à créer un réseau de lieux refuges pour les victimes de harcèlement de rue.
Ces lieux offrent refuge et orientation vers des services appropriés.
Le Centre d'Informations des Droits des Femmes et des Familles (CIDFF 64) a assuré les formations à partir de 2023, permettant d'atteindre un total de 70 lieux refuges. Initialement composé de commerces, le réseau s'est depuis élargi à divers types d'établissements.
Le déploiement s'est intensifié en 2024, s'étendant au campus universitaire et aux centres sociaux, impliquant ces derniers dans la sensibilisation des jeunes.
L'année 2025 marque une étape clé avec l'institutionnalisation du dispositif : la collectivité s'engage à former ses propres professionnels (état civil, Hôtel de Ville, Hôtel de France) pour que les lieux publics municipaux deviennent des points d'accueil sécurisés.
En désignant ses bâtiments administratifs comme des refuges, la Ville de Pau démontre un engagement institutionnel maximal et adresse un message clair de tolérance zéro envers les agresseurs.
Noémie Besnard






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