Située entre Pau et Tarbes, la commune de Ger accueillait autrefois une décharge. Il y a quelques années, la commune a souhaité redonner vie à cet espace en le renaturant. C'est alors le Conservatoire d'Espaces Naturels (CEN) de Nouvelle-Aquitaine qui a été chargé d'en assurer le suivi. Rapidement, un chercheur de TotalEnergies à Pau se rapproche du CEN. « Le site cochait toutes les cases pour que l'on puisse réaliser des expérimentations à grande échelle », commence Thomas Merzi, chef du projet R&D en biodiversité chez TotalEnergies. « C'est un vallon humide qui présente des habitats qui deviennent rares dans le Sud-Ouest », ajoute Pierre-Yves Gourvil, chargé de projets au sein du CEN. « Il habite même différentes typologies d'habitats très variées », se réjouit Thomas Merzi. Ainsi, dès 2019, les deux entités commencent à collaborer sur le site du vallon du Manas.
Pour TotalEnergies, c'était un moyen de développer une mission qui s'inscrivait dans les engagements affirmés par le Groupe en faveur de la biodiversité. « Nous avions différentes technologies à tester pour cibler la surveillance de plusieurs espèces. L'objectif était de pouvoir nous assurer de leur efficacité et d'optimiser le fonctionnement avant de pouvoir reproduire ces techniques dans d'autres sites de la Compagnie, en s'adaptant aux besoins », reprend Thomas Merzi en faisait référence à des sites sur le Bassin de Lacq et à d'autres en Europe mais aussi en Tanzanie, au Mozambique, etc. « Le site du vallon du Manas nous donne une matrice pour chaque type d'habitat. Ce sont des grandes lignes concernant les outils à utiliser et les méthodes à appliquer. Ensuite, nous adaptons ces protocoles aux conditions environnementales des lieux sur lesquels nous nous implantons pour assurer un suivi de la biodiversité ».
Pour le CEN, la présence de TotalEnergies sur le site du vallon du Manas permet d'avoir un soutien non négligeable dans leur mission de suivi de la biodiversité. En effet, grâce à des capteurs photos et acoustiques, notamment, et à d'autres techniques comme l'analyse de l'ADN environnemental au travers d'échantillons de sol, d'eau, ou de végétaux, le CEN peut avoir une idée bien plus précise des espèces qui peuplent le lieu. « Par exemple, nous avions des informations concernant la présence de loutres sur le site, mais nous n'en avions jamais vu. Grâce à nos travaux, nous avons pu, après cinq ans, enfin observer une loutre ! ».
De façon plus générale, cette démarche est indispensable pour TotalEnergies qui souhaite prendre en compte la biodiversité et le développement durable sur chacun de ses sites. « Avant d'agir, il est important d'avoir ces données concernant la biodiversité afin de ne pas faire n'importe quoi. Nous voulons que notre présence ait un effet positif sur la biodiversité locale. C'est important pour nous, et cela peut aussi avoir une valeur d'exemple. Nous savons que nous sommes observés de par notre statut de major de l'énergie, donc bien faire les choses ne peut que tirer tout le monde vers le haut » précise le chercheur.
« C'est bénéfique pour tout le monde », affirme Pierre-Yves Gourvil. « Nous, ça nous permet de réfléchir à de nouveaux outils et à de nouvelles façons de faire, et grâce aux moyens de TotalEnergies, nous pouvons les expérimenter. Cela nous permet d'enrichir nos connaissances et d'optimiser nos procédés. Mais développer de nouveaux protocoles, ça prend du temps, et nous n'en sommes qu'au début ».
Ainsi, le partenariat va ainsi être renouvelé. « Nous souhaitons continuer à travailler sur le site du vallon du Manas, mais pourquoi ne pas développer ce que l'on y fait sur d'autres lieux également », imagine Thomas Merzi. À titre d'exemple, le Bassin de Lacq accueille différentes activités de TotalEnergies qui sont en phase de renaturation et sur lesquels un suivi de la biodiversité serait pertinent. Et de l'autre côté, le CEN Nouvelle-Aquitaine c'est plus de 680 sites sur l'ensemble de la région. Pas de doute, c'est une collaboration qui porte ses fruits, et qui a encore de beaux jours devant elle...
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