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GRAIN DE SABLE

Des vertus de l’égoïsme

On a été élevé dans une famille propre sur elle, on nous a enseigné l’amour de notre prochain, l’honnêteté, la bonté, le don de soi, le travail bien fait (ne riez pas, ça existait, je vous jure) ? On pense toujours aux autres, au bien commun et notre vie est faite du bonheur de notre famille, de nos amies, du SDF du coin de la rue ? On excuse tout, on pardonne tout, on tend la joue gauche pour recevoir la énième gifle, on remercie chaque jour le Ciel d’être en vie, y compris pour les tuiles que l’on reçoit ? Bref, déjà, vous êtes sûrs qu’on ne fait pas de politique.

Mais de deux choses l’une : ou vous êtes retors de chez retors et l’amour du prochain est une pose parce que l’auréole vous va bien au teint (là, vous êtes bien parti pour peut-être entrer en politique…), ou vous êtes sérieusement sur un chemin de sainteté, mais si vous êtes « normal » et normalement bon, parfois ça coince.

Il y a les jours où on aimerait bien remplacer la joie de donner par celle de recevoir, les jours où on ne supporte plus la réussite d’une crapule, les jours où le mensonge, l’hypocrisie ou le dénigrement (aujourd’hui on dit stigmatisation) nous mettent au court-bouillon. Ces jours là, il ne faut pas hésiter, il faut même se forcer à être é-go-ïs-te.

Envoyer balader, mari, enfants, SDF et gouvernants, aller chez le coiffeur, s’acheter du fard à paupières pailleté qu’on ne mettra jamais, lire de la chick-lit (littérature de poulette), passer beaucoup de temps sur Facebook ou Twitter avec des gens qui pensent comme vous alors que l’heure du repas approche, vous verrez, l’égoïsme, ça remet d’aplomb. A consommer, comme l’alcool « avec modération », cela va sans dire.

Pasquine L’Islet

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