Début mars, le groupe Arenadour a été retenu pour exploiter les 3 établissements du pôle thermal d’Amnéville, en Moselle : la cure thermale Saint-Eloy, l’espace aqualudique Thermapolis et la Villa Pompéi. Avec 16.000 curistes par an, Saint-Eloy (rhumatologie et voies respiratoires) serait la 5ème destination thermale française.
Sur le volet aqualudique, les deux autres établissements totaliseraient quant à eux quelque 600.000 entrées par an. Thermapolis et la Villa Pompéi (au total plus de 3.000 m2 de bassins avec sauna, hammam et soins divers) représenteraient un potentiel de croissance important, puisque leur clientèle serait encore à plus de 90% locale.
L’ensemble du pôle thermal d’Amnéville a dégagé près de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019. Une année si exceptionnelle que les collectivités projetaient d’investir 10 millions d’euros dans la rénovation des établissements du pôle. Mais depuis, le covid est passé par là et les ressources financières se sont épuisées.
Les collectivités locales mosellanes ont finalement lancé un appel d’offres. Arenadour, soutenu financièrement par son actionnaire Sagesse Retraite Santé (SRS opère dans les secteurs sanitaire et médico-social), a triomphé de 3 autres repreneurs potentiels.
Arenadour investit à contre-courant…
L’opération renforce la stature du groupe Arenadour, déjà leader du thermalisme dacquois avec (en temps normal) 26.000 curistes par an et une trentaine de millions d’euros de chiffre d’affaires. Localement, le groupe dispose de 3 sources d’eau thermale et exploite une demi-douzaine d’établissements, auxquels s’ajoutent le centre aqualudique Sourcéo (4.000 m2, 160.000 visiteurs par an), 7 hôtels et résidences ainsi qu’un camping à Saint-Paul-lès-Dax.
On se souvient qu’en 2019, le groupe avait obtenu une concession de service public dans le Gard pour la gestion des Thermes des Fumades, près d’Alès. Sur place est en cours un vaste chantier de réhabilitation et d’extension estimé à 20 millions d’euros. Doivent être restructurés quelque 9.000 m2 d’espaces.
Cette fois-ci, a été spécialement créée une société d’exploitation thermale d’Amnéville, qui a racheté le fonds de commerce et divers actifs du pôle thermal mosellan, et aussi signé un bail longue durée avec les collectivités pour les murs. « Arenadour recouvre intégralement le montant de la dette de l’association pôle thermal qui s’élève à 6,5 millions d’euros », expliquait il y a deux mois Eric Munier, maire d’Amnéville, au Républicain Lorrain. Le groupe dacquois se serait aussi « engagé à reverser les loyers à hauteur de 230.000 euros par mois jusqu’en 2024 ». Arenadour conservera enfin les 257 salariés du pôle.
En 2020, le chiffre d’affaires du pôle thermal d’Amnéville est tombé à 7 millions d’euros, conséquence de la crise qui frappe durement l’ensemble du secteur. D’après le Cneth (Conseil National des Établissements Thermaux), les 113 établissements de l’Hexagone ont perdu les deux tiers de leurs curistes l’an dernier, soit 110 millions d’euros de revenus. La situation financière des petites régies municipales, en particulier, se serait dégradée. Le secteur thermal français compterait 10.000 emplois directs.
Avec cette nouvelle opération, le chiffre d’affaires d’Arenadour devrait venir s’établir autour des 50 millions d’euros, confortant la 3ème position du groupe à l’échelle nationale (derrière la Chaîne Thermale du Soleil et Valvital). Pour autant, Arenadour subit comme les autres les effets de la crise. La majorité de ses 270 salariés ont été placés en activité partielle. Et la réouverture des établissements thermaux n’est visiblement toujours pas d’actualité…
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Pour lire notre dernier article sur la reprise des Thermes des Fumades par Arenadour, c’est ici
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