Photo : Compost Landes.La création de Compost Landes est le fruit de plusieurs éléments concordants. Le premier, c'est l'attrait qu'a toujours eu Sandy Mage pour le jardinage et pour une vie qui pouvait tendre vers le « zéro déchet ». « Mon père faisait du lombricompostage, c'est-à-dire de l'élevage de vers issus de compost. Je pense que ça m'a permis de toujours avoir un pied dans cet univers », songe-t-elle. À tel point qu'après plus de dix ans dans l'aéronautique, elle entame une reconversion et se tourne vers l'environnement pour devenir maître-composteur, et ainsi réaliser des actions de prévention et de gestions autour des biodéchets. C'est d'ailleurs durant sa formation qu'elle rencontre le deuxième élément à l'origine de Compost Landes : Aurélie Monchany. « Elle était déjà autoentrepreneuse dans l'environnement ».
Enfin, dernier élément à ajouter à l'équation, et sûrement le plus déterminant dans les actions de la structure ; deux lois. « Il y a la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, votée en 2015, qui annonce le tri des biodéchets et des huiles alimentaires aux professionnels selon leur taille, et la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire pour une économie circulaire (AGEC) qui fixe la dernière tranche, pour tous, au plus tard au 31 décembre 2023 ».
C'est ainsi qu'est née l'idée d'accompagner les professionnels landais. « Cela concerne principalement les secteurs de l'hôtellerie, du tourisme, de la restauration, et de l'agriculture. C'est un thème qui concerne tout le monde à vrai dire, mais nous nous restreignons par rapport aux besoins et à nos capacités », avoue Sandy Mage. Car il y a de la demande pour les deux femmes, seules à faire tourner leur activité. « Il faut savoir que dans la poubelle d'un français moyen, il y a environ 30% du poids de sa poubelle qui représente des matières organiques. C'est déjà beaucoup, mais si l'on regarde dans la restauration par exemple, cela devient 95% du poids ! Il est également estimé qu'environ 30% de la nourriture fabriquée sera en fait du gaspillage alimentaire. C'est énorme ! ».
Ainsi, Compost Landes propose aux professionnels accompagnés différentes prestations : un diagnostic, une stratégie qui en découle, et cela peut également aller jusqu'à des formations concrètes autour du compostage. « Cela dépend des secteurs et des entreprises concernés, de leurs possibilités, et de leurs finances. Nous pouvons estimer la quantité de biodéchets qui est produite, trouver une solution pour qu'ils trient et que ces déchets soient ensuite collectés, voire qu'ils soient compostés directement sur le site de l'entreprise ».
COUP DE POUCE
« Notre objectif c'est surtout de faire comprendre l'obligation à laquelle seront confrontées les entreprises sur un plan environnemental. C'est important car la Terre a besoin de ça. Il est nécessaire de faire ces gestes surtout quand l'on voit les chiffres cités précédemment. Le compostage, le tri, ce n'est pas si compliqué, surtout quand l'on est accompagnés », développe Sandy Mage, en insistant sur le fait que Compost Landes est là pour aider les entreprises. « Il y a également des aides financières qui existent ! Elles ont été instaurées justement pour faciliter la transition des entreprises en vue de l'application de la loi de 2015 ».
Cette mission a en tout cas bien été identifiée par différentes structures publiques, qui se réfèrent à Compost Landes et qui en parlent à leurs adhérents et partenaires. « C'est par exemple le cas de la filière tourisme et de l'Ademe. Idem pour les différents syndicats des déchets des Landes, la Chambre d'Agriculture, etc. Ils n'hésitent pas à orienter leurs adhérents vers nous ».
Cela permettra, à terme, de structurer une filière locale complète. « Nous avons plein d'autres projets, notamment avec le secteur de l'agriculture, pour développer des actions et aider à développer cette filière des biodéchets ». Ce sera par exemple le cas à Mont-de-Marsan, avec les Jardins de Nonères, où Compost Landes travaille avec l'établissement pour dupliquer un modèle de compostage important. « On parlerait d'environ 100 tonnes. C'est un très gros projet puisque cela comporterait toute la boucle, de la collecte de leurs biodéchets à leur utilisation après le compostage pour leur espace de maraîchage. Ce projet à pour but aussi de former à de nouveaux métiers car c'est une entreprise adaptée départementale (EAD) et un établissement et service d'accompagnement par le travail (ESAT) ». Une initiative qui arrivera en temps et en heure, car les prochains mois risquent d'être dédiés à l'accompagnement des entreprises dans la mise en œuvre de la loi de 2015.
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