La maison basque résonne en chacun de ceux qui ont un jour traversé les rives de la Nive. Elle vient sans doute prendre la première place au palmarès des icônes de la tradition et du folklore, celui inventé pour mieux se consoler ou s’absoudre d’assister à la profonde mutation de notre société…
Mais quelle est son histoire, celle de ses habitants, celle du peuple qui parle encore cette langue millénaire, et l’idée que l’Etxe (maison) transcende les individus, qui n’en sont que les dépositaires et les gardiens, est-elle toujours d’actualité ?
Des murs empreints d'histoire
Le projet initial porté par Jean-Elie Tapia a pu être rendu possible en 1999 lorsque la maison Ortillopitz fut mise en vente. Ne pouvant se résoudre à la laisser partir, il se lance avec sa femme dans une formidable aventure, à savoir redonner vie à Ortillopitz telle qu'elle était en 1660.
Parce que les murs de cette demeure on tellement de choses à dire... Elle fut il y a encore peu de temps « le passé de ma grand-mère orpheline et veuve de guerre qui avait élevé seule ses 3 enfants. » Mais en remontant plus loin dans le temps, elle fut aussi « le terrible sort réservé à Catherine d’Ortillopitz morte en déportation, comme tant de basques dans les Landes en 1794, l’histoire aussi de Jeanne âgée de 13 ans qui fût, pourchassée comme prétendue sorcière en 1609, victime des foudres de l'inquisiteur Pierre de Lancre. »
COUP DE POUCE
Vous voulez aider à la conservation et à l'entretien d'Ortillopitz, la maison basque de Sare ? N'hésitez pas à leur rendre visite. Selon Jean Elie Tapia, le maître des lieux « venir visiter Ortillopitz, c'est participer via le droit d’entrée au maintien de ce patrimoine historique dans son état d’origine.» Pour réserver : cliquez ici.
N'hésitez donc pas à en parler autour de vous, à venir visiter Ortillopitz, vous participerez ainsi à la sauvegarde d'un des joyaux du patrimoine basque.
C'est Corinne Cerveaux de la CCI Bayonne Pays basque qui accompagne depuis 1999 le projet.
Remonter le temps
Le moment est venu de s'attaquer aux différentes pièces de la maison. Après les avoir vidé de leurs meubles d'époque avec le plus grand soin, Jean-Elie et sa femme « identifient petit à petit la moindre cloison pour dépouiller la maison de tous les ajouts et revenir à la structure du 17 siècle. »
Concernant les travaux, rien n'est laissé au hasard et tout est réhabilité comme avant, avec le savoir-faire d'antan : « il faut apprendre les gestes : chauler les murs, reprendre les planchers d’origine, retrouver l’ancien balcon … » Ainsi, six mois plus tard, Ortillopitz a repris de sa superbe, identique à la demeure de l'époque, prête à accueillir le public.
Aujourd'hui, deux types de visites sont disponibles. Les visites guidées (sur réservation) d’une durée d’environ 1h abordent les thèmes de l'architecture et du mode de vie sous l’ancien régime. Concernant les visites non guidées ( avec panneaux informatifs), une chasse au trésor est prévue pour les plus jeunes.
COUP DE POUCE
Une très belle demeure basque d'époque pour une plongée passionnante dans l'histoire de la famille. Tout ce travail accompli par Jean-Elie Tapia et sa femme mérite des coups de pouce de notre part. Comment ?
N’hésitez pas à relayer cet article auprès de vos contacts et via vos réseaux sociaux ; vous pouvez également encourager Jean-Elie et sa femme, directement, sur leur page Facebook ou leur compte Instagram.
Retour à Ortillopitz au XVIIe siècle
On y découvre la structure architecturale originelle avec au rez-de-chaussée le zalditegia (écuries) et le xaia (chai) dédié au cidre. Le premier étage, on y accède par un large escalier, est réservé à l’habitat humain avec le sukaldea (cuisine) qui s’organise autour du foyer. Le sala (salle de réception-bureau de l’armateur) qui était à l’origine aussi utilisée comme pièce d’accouchement. Un large couloir dessert les 3 chambres dont les lits sont équipés de sommier de corde.
Le seilarua (grenier) situé au second étage dévoile une charpente de chêne supportée par une série de poteaux. Lieu jadis réservé à la conservation des récoltes dont le maïs mais aussi fromages et charcuteries.
A l’extérieur adossé à la maison le dolarea ( pressoir à pommes) à 3 vis en bois. Plus loin le lavoir en pierre de La Rhune alimenté via une canalisation souterraine en pierres de taille depuis l’une des sources de la maison.
Ortillopitz, la maison basque de Sare
Col de St Ignace
64310 SARE
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