De nombreux professionnels de santé de la région étaient présents, mais aussi des élus comme la première adjointe-au-maire de Bayonne, Sylvie Durruty, et le maire de Salies de Béarn, Thierry Cabanne. Il faut dire que cette soirée à Jea-Dauger, avant la réception de Bourg par les Ciel & Blanc, était une occasion parfaite pour parler de reconquête des territoires en matière de santé.
Etienne Minvielle, qui ne manque aucune occasion de revenir sur ses terres d’Arette, a apporté une vision claire et brillante autour du thème « Le parcours du patient dans les territoires : Comment accompagner la transformation ? ». Directeur de recherche au CNRS et professeur à l’Ecole Polytechnique, le Béarnais a largement analysé le système de soin français et propose des axes majeurs d’évolution pour mieux répondre aux besoins des patients.
Une interaction permanente avec les acteurs du territoire…
Clairement, l’un des enjeux majeurs pour les prochaines années est la proximité, avec la redynamisation de l’offre santé au cœur des villes et dans les territoires ruraux. Etienne Minvielle s’appuie sur les remontées des acteurs du terrain pour forger ses convictions et élaborer des solutions, et notamment avec AEDIFIM Santé et son concept de pôle pluridisciplinaire. Une approche sur laquelle Gilles Omel a apporté tout son savoir-faire pour allier trois axes stratégiques fondamentaux : le médical, l’immobilier et l’expertise digitale.
Pour Etienne Minvielle, « il s'agit de raisonner sur le travail en partant de l'expérience des patients, d'oeuvrer à la reconnaissance de l'autonomie des professionnels, de lier des activités trop indépendantes, et d'exploiter toutes les opportunités pour à la fois mieux coordonner les parcours des patients et davantage les personnaliser ».
C'est la recherche d'un équilibre entre standardisation et adaptation aux singularités qui est ainsi visée. Cela exige entre autres de reconnaître les compétences organisationnelles des acteurs de terrain, de favoriser les conditions de la collaboration entre eux, de renforcer l'engagement du patient, de développer l'usage du numérique, d'affirmer une action publique d'accompagnement et d'encourager un usage réfléchi des outils managériaux ».
Le chercheur béarnais part de quelques constats incontournables comme : le vieillissement de la population ; les avancées médicales et le développement des maladies chroniques ; une demande sociale plus exigeante sur la prise en charge. D’où des questions importantes pour les systèmes de santé : la soutenabilité financière des systèmes d’assurance maladie ; la qualité et les évènements indésirables graves à maîtriser ; l’attractivité des métiers et la santé au travail ; les inégalités à ne pas creuser.
Pour Etienne Minvielle, il y a 5 chantiers prioritaires à mener pour transformer le système de santé français. A commencer par la qualité et la pertinence des organisations et des pratiques pour améliorer la prise en charge, avec la mesure de la satisfaction des patients et un espace numérique santé individuel. Il insiste sur la nécessité de créer « un collectif de soins au service des patients dans les territoires ». Ensuite, il propose de « réformer le financement pour inciter à la coopération, la qualité et la pertinence des soins ».
Le 4e chantier proposé est celui de la formation des professionnels de santé, avec des mesures phares : supprimer le numerus clausus ; créer un socle commun de formation pour les étudiants en santé ; générer la simulation ; intégrer le patient comme acteur de la formation des professionnels de santé ; mieux accompagner l’étudiant ; repenser la formation continue des professionnels de santé.
Enfin, Etienne Minvielle prône un véritable virage dans le domaine du numérique, avec des espaces de santé sécurisés et personnalisés, et la création d’outils innovants et puissants.
La soirée s’est prolongée par de nombreux échanges entre l’intervenant, les élus, les professionnels et les responsables d’AEDIFIM Santé qui travaillent sur plusieurs projets majeurs sur la Côte et dans le Pays Basque intérieur, mais aussi à Salies-de-Béarn ou encore à Pau.
Une première « Rencontre » parfaitement réussie, dans la plus grande convivialité. Rugby oblige.
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