Avant 1971, seuls les lecteurs de « La montagne magique », de l'écrivain allemand Thomas Mann (1924), connaissaient cette bourgade des Grisons suisses qui sera, cette année encore, le cadre d’un impressionnant rendez-vous des hyper puissants débarquant de tous les continents.
La 45ème édition du World Economic Forum s’est ouverte hier à Davos avec 2.500 patrons de grands groupes mondiaux, stars d’Internet, chefs d’Etat et de gouvernement pour plancher sur « The New Global Context ». Vaste programme pour penser l’avenir de ce monde plus que jamais multipolaire et multiconnecté, bougeant à la vitesse de la révolution technologique et fragilisé par les guerres et le terrorisme.
Pour Klaus Schwab, fondateur du Forum avec Raymond Barre, « 2015 est à la croisée des chemins : deux voies s'ouvrent à nous, celle de la désintégration, de la haine et du fondamentalisme, et celle de la solidarité ». Selon lui, « le bouleversement actuel, au contraire de la machine à vapeur ou de l'automobile, ne modifie pas seulement ce que nous faisons, mais aussi ce que nous sommes. La jeune génération affiche déjà une autre compréhension de la sphère privée. L'identité individuelle et sociétale changera via la technologie ».
Davos a été créé pour proposer une plateforme de coopération entre décideurs politiques et privés au service de la communauté internationale pour mieux appréhender les « changements tectoniques » de notre univers. C’est le moment où jamais d'être efficace.
L’actualité pèsera sur cette édition après les attentats en France, avec les tensions internationales, face à la dégringolade du prix du pétrole et au ralentissement de la croissance mondiale.
Sur ce dernier point, le FMI (Fonds monétaire international) vient de mettre les pieds dans le plat en révisant à la baisse ses prévisions. Pour cette institution, présidée par la Française Christine Lagarde, la chute spectaculaire des prix du pétrole (-55% depuis septembre) ne suffira pas à compenser la faiblesse de l'investissement et l'instabilité des marchés financiers. « Les prévisions économiques mondiales restent sombres, plombées par de profondes faiblesses ». Voilà qui est dit.
Reste à espérer que « la montagne magique » inspire nos hyper dirigeants. Magie, vous avez dit magie ?
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