À cette démarche sont associés l’Institut Montaigne, la SNCF et la plupart des titres de la presse quotidienne régionale française. Depuis la première édition, il a cependant coulé de l’eau sous les ponts avec la crise des gilets jaunes et celle du covid, tandis que nous sommes « à quelques mois d’une échéance électorale qui occupe déjà tous les débats ».
Pour cette enquête, plus de 10.000 personnes ont été sondées, avec des échantillons représentatifs pour chacune des 12 grandes régions de France métropolitaine, soit un peu plus de 800 sondés en Nouvelle-Aquitaine et à peu près autant en Occitanie.
Un peu mieux, mais pas bien
Du côté des enseignements généraux de ce baromètre, ses auteurs notent d’abord que « secoués par la crise sanitaire, les Français redéfinissent leurs essentiels et sacralisent leur premier cercle social et géographique : être bien avec soi-même, ses proches, être bien chez soi ». Ils parlent ensuite d’une France « qui va un peu mieux » mais « qui ne va pas bien », avec des tensions autour du pouvoir d’achat qui « semblent se réactiver avec la hausse récente des prix de l’énergie ».
Le constat se vérifie tout particulièrement dans nos deux régions. Le pouvoir d’achat est ainsi une préoccupation majeure pour 36% des habitants de Nouvelle-Aquitaine (qui se classe ainsi au deuxième rang des régions sur ce sujet), soit 5 points de plus que la moyenne nationale, et pour 32% des habitants de l’Occitanie. Dans les deux régions, cette préoccupation est cependant devancée par celle de la santé.
Pour le reste, le principe de ce baromètre est de distinguer 4 catégories de Français, approche originale visant à éviter de classer les sondés par sexe, âge ou niveau de revenus, comme il est de coutume dans les enquêtes de ce type : les « enracinés » (qui vivent bien sur leur territoire et y sont attachés), les « affranchis » (maîtres de leur destin mais moins ancrés sur leur territoire), les « assignés » (en souffrance sur leur territoire, « lieu de l’accumulation des difficultés », financières notamment) et les « sur le fil » (en difficulté mais à la situation moins figée).
« L’analyse de ces 4 groupes démontre que ce sont davantage le sentiment d’avoir choisi la vie que l’on mène et le niveau de vie qui façonnent la relation des Français à leur territoire », expose d’abord Elabe.
Ensuite, « par rapport à décembre 2018, le nombre de Français dans le groupe des Enracinés a augmenté (+9 points). C’est aujourd’hui le groupe le plus conséquent (31%). Ce mouvement s’est fait au détriment des Sur le fil principalement (-7), deuxième groupe le plus important. Les Affranchis sont 20% dans la population française (-1) alors que les Assignés pèsent aujourd’hui 24% (-1) », est-il expliqué dans la note d’analyse de l’enquête.
La belle vie dans nos régions
Plus près de nous, le baromètre semble presque un plébiscite pour la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie, où (respectivement) 77 et 79% des sondés se disent heureux, chiffres en progression de 5 et 8 points par rapport à 2018. Avec 59% de sondés marquant un attachement particulier à leur département, les deux territoires se classent ex-aequo en seconde position parmi les régions, donc devant la quasi-totalité de leurs consœurs. La Nouvelle-Aquitaine se classe même au premier rang des régions où les sondés (à 30%) déclarent s’être installés « parce qu’ils avaient envie d’y vivre, sans que ce soit lié à leur travail, leurs études ou leur lieu de naissance ». L’Occitanie suit en troisième position.
L’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine sont aussi aux second et troisième rang des régions que les sondés « n’ont pas envie de quitter » car elles apparaissent « comme le choix du cœur ». En Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, enfin, 55 et 56% des sondés se disent optimistes quant à leur avenir personnel. C’est 10 et 11 points de mieux que dans le précédent baromètre.
On notera en outre que sur ce chapitre de la qualité de vie, les écarts avec la moyenne nationale sont souvent plus nets côté néo-aquitain que côté occitan. Ainsi, 73% des Néo-aquitains « estiment que leur commune, leur quartier est un endroit où il fait bon vivre », soit 7 points de mieux que la moyenne nationale. C’est 67% en Occitanie.
Plusieurs points noirs
Tous ces chiffres sont évidemment encourageants compte tenu de la période que nous venons de traverser, mais ils n’empêchent pas certains points noirs d’être soulignés par les sondés de nos territoires. En Occitanie, « les transports (47%, +5 points par rapport à la moyenne nationale) et l’activité économique (45%, +11, première région au classement) sont les deux défauts majeurs de la région aux yeux de ses habitants. Ainsi, 40% (+5) considèrent que leur lieu de résidence est mal desservi par les transports en commun ».
De même, 47% des habitants d’Occitanie (6 points de plus que la moyenne nationale) jugent « qu’il est de plus en plus difficile de trouver un emploi », chiffre « toutefois en recul de 15 points par rapport à décembre 2018 ». Enfin, plus d’un tiers des Occitans considèrent encore que l’accès aux soins est « long, complexe ou partiel ».
La Nouvelle-Aquitaine, quant à elle, se classe au premier rang des régions où les transports sont cités comme un défaut majeur (par 56% des sondés, soit… 14 points de plus que la moyenne française). L’activité économique est également une préoccupation majeure dans la région, même si les sondés semblent percevoir une amélioration : « si 43% (2 points de plus que la moyenne) font toujours le constat qu’il est de plus en plus difficile de trouver un emploi, le chiffre est en recul de 16 points par rapport à 2018. Le constat d’entreprises qui se créent est partagé par un quart seulement des habitants (26%, un point de moins que la moyenne), mais en progression de 10 points par rapport à 2018 ».
Pour le reste, la plupart des constats des sondés dans d’autres régions sont aussi faits chez nous, par exemple sur les questions sociétales et environnementales. L’urgence climatique n’est pas plus niée chez nous qu’ailleurs, et subsistent les mêmes divisions concernant les solutions à mettre en œuvre. Toutefois, il apparaît encore que la thématique de la sécurité préoccupe moins sous nos latitudes qu’ailleurs en France. Petite spécificité occitane pour finir, un « rapport au vaccin et au pass sanitaire plus crispé que dans les autres régions » : ainsi, 44% des Occitans sont opposés au pass sanitaire, taux le plus élevé avec celui enregistré dans l’ex-région PACA, de 8 points plus élevé que la moyenne nationale. Tout au contraire, 65% des Néo-aquitains se disent favorables au pass sanitaire. CQFD.
En résumé, voilà bien un baromètre qui pourra servir d’entrée en matière pour les joutes verbales du dimanche midi… et des fêtes à venir !
Plus d’informations sur le site internet de Elabe
Rapport détaillé pour l’Occitanie, cliquez ici
Rapport détaillé pour la Nouvelle-Aquitaine, cliquez ici
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