Le complexe industriel de Lacq a vu le jour en 1957, suite à la découverte quelques années auparavant d’un gisement de pétrole et de gaz par la Société Nationale des Pétroles d’Aquitaine (SNPA).
Pendant plusieurs décennies, le gaz de Lacq a alimenté l’ensemble du territoire national en énergie et participe activement au développement économique de la région.
L'extraction et la production de gaz s'est finalement arrêtée sur le territoire en 2013. Mais grâce au programme Lacq 2030 et à l’arrivée de nouvelles activités, le bassin industriel est finalement devenu une référence dans les domaines de la transition énergétique et de la chimie verte. Il ambitionne aujourd’hui de se positionner à la pointe des énergies renouvelables.
En 2015, Santé publique France a été saisie afin d’évaluer les impacts sanitaires sur les populations riveraines du bassin industriel, ainsi que l'opportunité et la faisabilité de la mise en place d'une surveillance épidémiologique.
En complément des travaux déjà engagés, Santé publique France lance une nouvelle étude sur la santé et la qualité de vie des riverains du bassin. Voici ce qu’il faut retenir…
Le contexte
« Les nombreuses activités industrielles du bassin de Lacq sont des sources de pollution environnementale. Elles rejettent des substances chimiques, dont certaines sont odorantes, et peuvent également émettre des nuisances sonores et/ou lumineuses, expose Santé publique France dans un communiqué. Ces émissions peuvent provoquer des gênes plus ou moins importantes et sont susceptibles d'altérer la santé et la qualité de vie des personnes qui y sont exposées. »
Depuis 2016, l’agence nationale de santé publique a développé une approche en plusieurs étapes et conduit des travaux épidémiologiques dans cette zone (étude locale des attentes et de contexte, étude de mortalité et de morbidité, avec un volet faisabilité…). Santé publique France a collaboré avec les riverains et les associations locales afin de construire une étude qui réponde au mieux aux préoccupations sanitaires et aux attentes de la population.
Cette étude a pour objectifs de recueillir directement auprès des riverains du bassin industriel, au moyen d’un questionnaire individuel, la description de leur état de santé et leur perception de l'environnement et des pollutions locales, et d'analyser les liens entre les deux. Elle permettra ainsi d’évaluer la qualité de vie et les effets sur la santé qui ne sont pas consignés dans les bases de données médico-administratives.
Un déploiement à grande échelle est prévu ensuite à l’automne. L’étude prendra en compte les nuisances et les pollutions ressenties par la population située dans la zone d’étude (odeurs, fumées, vue des installations industrielles, bruits) et leurs effets potentiels : la gêne, la survenue de symptômes et de troubles de santé, l’altération de la qualité de vie liée à la santé.
A quoi sert une phase test ?
L’étude concerne les adultes et les enfants qui résident depuis plus de 6 mois dans une zone incluant 99 communes plus ou moins distantes des installations industrielles. Les personnes tirées au sort seront invitées à répondre à un questionnaire d’enquête.
La phase test permet d’évaluer le questionnaire et les modalités de participation auprès d’une centaine de personnes. Un nouvel atelier citoyen sera organisé à la suite de la phase test afin de discuter d’éventuelles évolutions à apporter au questionnaire et d’échanger sur les moyens les plus appropriés pour informer la population du déploiement de l’étude à plus grande échelle en fin d’année 2023.
Qui sera concerné par cette étude ?
Elle s'adressera à un échantillon tiré au sort d'environ 2.000 adultes et 700 enfants, en ciblant les résidents depuis plus de six mois dans une zone incluant 99 communes plus ou moins distantes des installations industrielles.
Les personnes tirées au sort seront destinataires d’un courrier postal expliquant les objectifs et le contexte de l’étude. Le courrier pourra également être envoyé par email.
Elles devront remplir un questionnaire en ligne, composé d’une centaine de questions sur leur état de santé et leur perception des nuisances et des pollutions (odeurs, fumées, bruit, etc.), afin d'analyser les liens entre les deux.
Pour les personnes qui le souhaitent, il sera possible de répondre au questionnaire par téléphone, avec un enquêteur Ipsos. En dernier lieu, un enquêteur pourra se rendre au domicile du participant pour recueillir ses réponses au questionnaire. Les premiers résultats sont attendus courant 2024.
Noémie Besnard
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