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Publié le Mis à jour le

1500 COUPS DE POUCEBatRecup, le « Vinted » du BTP fourmille de projets !

Installée à Bidart, la société de Marjorie Larripa et Erwan Guegan propose une marketplace du BTP qui peut aider à réduire votre budget « travaux » mais aussi participer à la protection de l'environnement en évitant le gaspillage !
Erwan Guegan et Marjorie Larripa, fondateurs de Batrecup
L'entreprise s'adresse autant aux particuliers qu'aux professionnels, notamment avec BatRecup Pro qui s'apparente à un service de mise en relation pour les gros volumes.

Depuis quelques années déjà, la tendance est à la seconde main avec des sites comme « Vinted » ou encore « Le Bon Coin ». A Bidart, Marjorie Larripa et son associé Erwan Guegan ont eu l'idée de transposer ce type de Marketplace au BTP. Cela permet ainsi d'obtenir des matériaux, des accessoires, de l’outillage, ou de la quincaillerie à moindre prix tout en participant à la protection environnementale. Rencontre avec Marjorie Larripa.

D'abord, un mot sur vous ?

Marjorie Larripa : Erwan Guegan et moi-même, sommes un couple, dirigeants de la société Atrium, entreprise d’agencement et second œuvre installée au Pays Basque.
Nous avons travaillé toute notre vie dans le bâtiment et avons créé récemment BatRecup, une plateforme qui comprend : une Marketplace gratuite, disponible en téléchargement depuis septembre 2022, ainsi qu’un site internet informatif et inspirant avec des articles en relation avec le réemploi dans le bâtiment, l’upcycling ou encore l'écologie. Un espace est réservé au pro (« BatRecup Pro » via le site web) dans lequel nous faisons l'interface entre les gisements de matériaux disponibles et les demandeurs, pour les gros volumes et Appels d’offres.

Comment est venue l'idée de créer ce « Vinted » du BTP ?

M.L : C'est parti d'un constat alarmant, que dans le bâtiment on avait une fâcheuse tendance à jeter facilement, les chutes, les restes, les erreurs, que l'on remplissait très facilement des bennes : 70% des déchets en France proviennent du BTP. En parallèle à l'arrivée du Covid, on s'est aperçu qu’il y avait de fortes pénuries de matériaux, accompagnées de flambées de prix, mais aussi une explosion du marché de l’immobilier impactant forcément les budgets « travaux ».

J'avais cette idée de BatRecup en tête depuis 2016 mais je pense qu'à ce moment-là, les gens n'étaient pas prêts à acquérir de la seconde main. Ce sont les « Vinted », et autre « Le Bon Coin » ou « Backmarket » qui ont ouvert la voie récemment à ce nouveau mode de consommation. Il y a encore quelques années acheter un vêtement d'occasion, s'appelait une fripe et personne ne voulait en mettre, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui !

On peut aussi trouver l'objet unique...

M.L : Je discutais hier encore avec un groupe d'architectes à propos d'un monsieur que j'avais rencontré, qui avait des vieilles poutres dans son jardin issues de la déconstruction de l’ancien pont du village. C'est vrai qu'avoir ce genre de poutre chargée d’histoire au milieu de son salon, ou une poutre achetée dans une grande surface spécialisée en bricolage, le cachet est complètement différent ! Lorsqu'il y a un coup de cœur sur un matériau spécifique, les gens savent aller le chercher, mais l'idée générale de BatRecup est d'aller chercher des matériaux dans un périmètre proche, et de limiter si possible l’impact carbone que peuvent générer les transports.

Pourquoi une marketplace plutôt qu'un endroit physique ?

M.L : Parce c'est un autre métier, qui nécessite une organisation, un lieu, de la main d’œuvre, des compétences. Nous avons créé une Marketplace qui se veut nationale et plus encore ; aujourd’hui je peux déposer une annonce, que je sois à Paris ou à Biarritz ! On a créé un outil qui se veut être un facilitateur de réemploi. Nous avons mis en place un moyen, maintenant c'est aux utilisateurs de le faire vivre.

L'application Smartphone de BatRecup
BatRecup DR

Comment s'articulent les catégories de votre marketplace ?

M.L : Dans « Le Bon Coin », vous avez une catégorie qui s'appelle « bricolage ». Nous nous avons créé 14 catégories différentes et dans chacune d'elles on a encore 12 sous-catégories. Nous avons voulu intégrer « Jardin & Extérieur » parce que « je fais ma piscine, je fais ma terrasse, je fais ma pergola », ça fait partie de la construction. Nous avons aussi ajouté une catégorie « Agriculture », les agriculteurs étant souvent les grands oubliés, car : « j'ai besoin de faire une serre, un enclos ou un poulailler », ça aussi c’est de la construction.

Comment s'organise votre rémunération ?

M.L : Nous avons appliqué exactement le même système que « Vinted », on travaille avec la plateforme Mangopay, dans le même esprit que Paypal, comme ça les gens peuvent payer directement en ligne : le vendeur vend au prix qu'il a décidé, l'acheteur paie une commission de 5% et 70 centimes bénéficiant ainsi d’une protection acheteur, qui permet de pouvoir récupérer son argent en un simple clic si jamais l’article ne convient finalement pas ; tant que la vente n'est pas validée par l'acheteur, l'argent reste chez Mangopay.


A l’inverse pour le vendeur cela lui permet de réserver, de manière sûre ses articles vendus, et ça lui évite la « sur-négociation » de dernière minute au moment de la transaction finale.
Une partie de cette commission reste chez Mangopay, l’autre nous revient pour financer le développement de l’appli.

COUP DE POUCE

Que pourrions-nous, mais aussi nos lecteurs, vous apporter pour vous permettre d'avancer mieux et plus rapidement ?

M.L : Nous avons énormément investi dans la marketplace afin qu’elle soit intuitive et rapide ; et on pensait que les banques allaient nous aider pour financer la suite parce qu'on a des mises à jour à faire, d'autres services à sortir qui sont prêts mais qu'on ne peut déployer faute d'argent et bien sur communiquer pour nous faire connaître au niveau national.

Nous avons déjà obtenu des « awards » dans différents meetings, mais nous avons surtout obtenu une bourse conséquente de la part de la « BPI - French Tech Pays Basque » de 45 000 euros, sauf que… pour pouvoir la « débloquer », il nous faut obtenir un prêt bancaire de 50 000 euros. Sans cet accord bancaire, nous ne pouvons pas encaisser ce montant qui nous a pourtant été attribué.

Nous avons fait le tour de pratiquement toutes les banques mais les mots « start-up » et « marketplace » les refroidissent. De plus, malgré l’enthousiasme des chargés de clientèle, ces établissements ont mis un STOP car notre entreprise du BTP a subi des temps difficiles post COVID… Un amalgame étonnant qui leur a aussi amené de l’eau au moulin pour ne pas nous suivre, nous invitant plutôt à investir exclusivement en fond propre… nous assurant qu’ils seront présents dès que nous serons plus rentables !

Donc nous sommes aujourd’hui extrêmement frustrés d'avoir cette bourse à portée de main, mais sans pouvoir en bénéficier réellement (d'autant que BPI se porte caution à hauteur de 50% du crédit !)

Quels sont vos projets à court terme ?

M.L : Tout d’abord, prendre le leadership sur la France, puis en tout bon sens, nous souhaitons développer l'Europe ou du moins dans un premier temps les pays frontaliers, à savoir l'Espagne, l'Italie, la Suisse, l’Allemagne ou encore la Belgique, certains belges nous demandant même déjà quand nous serons présents chez eux ! Il faudra encore un peu de patience, faute de budget… Mais l’appli elle, a été dimensionnée pour !

Nous avons déjà créé un site internet où l'on écrit des articles sur la réglementation, sur l'écologie, avec des inspirations, des tutoriels, ... on fait aussi pas mal de reportages pour mettre en lumière différents acteurs du réemploi afin de sensibiliser les gens sur cette alternative, montrer que « oui le réemploi ça fonctionne ! ».

On recense les demandes ou les gisements de matériaux dans des quantités plus importantes dans notre onglet « BatRecup Pro ». A partir de là, on fait « matcher » les demandes et besoins. C'est un service d'apport d'affaire, de la mise en relation pure. Cela permet aux demandeurs, ou aux vendeurs, de se concentrer sur leur travail pendant que nous, nous sollicitons pour eux notre réseau professionnel, et partenaires actifs du réemploi.

D’autres services sont déjà en cours de développement, mais on ne va pas tout vous dire…

AUTRE COUP DE POUCE

Afin de toucher le plus de monde possible et ainsi de faire connaître BatRecup au grand public, Marjorie Larripa et Erwan Guegan méritent des coups de pouce de notre part. Comment ? N’hésitez pas à relayer cet article auprès de vos contacts et via vos réseaux sociaux, afin de diffuser la Marketplace au-delà de notre région. Télécharger et faites télécharger l’appli autour de vous.
L'idée est vraiment intéressante, écoresponsable et prometteuse. Et si une banque ou un organisme de prêt peut s'attarder sur leur dossier, notre démarche aurait trouvé sa raison d'être...


Sébastien Soumagnas

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