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Un carrosse pour d’Artagnan

L’association lupiacoise d’Artagnan chez d’Artagnan a relevé le défi de construire le luxueux carrosse d’apparat du célèbre mousquetaire.
Photo de mousquetaires à cheval dans les rue de LupiacDR
Alors que se profile la prochaine édition du festival qui accueillera les 11 et 12 août Cyrano de Bergerac, autre célèbre Cadet de Gascogne, l’effervescence règne au sein des bénévoles qui se sont organisés pour que l’œuvre qui y sera présentée soit la réplique parfaite du modèle d’origine.
Le carrosse servant de modèle
DR

Le pari est osé, mais relevé avec panache par l’association qui a décidé de construire le carrosse à quatre places – le mousquetaire en possédait un deuxième plus petit - tel qu’il est décrit dans l’inventaire après décès dressé en 1673 par l’étude de maître Girardin, notaire à Paris : « Un grand carrosse à deux fonds doublés de velours vert à ramage, le fonds aurore garni de deux coussins, les deux rideaux de damas vert et aurore, quatre glaces de Venise, deux aux portes, deux sur le devant. »

Face à ce texte relativement succinct, des recherches ont permis de comprendre que le carrosse avait été construit après 1661 eu égard à ses vitres, qu’aurore était une couleur se référant alors à la couleur du ciel au lever du soleil, historiquement jaune orangé, que le velours ne couvre qu’une partie de la surface du tissu…

Les travaux, menés par une douzaine de bénévoles - maîtrisant parfaitement le travail du bois et de l’acier – de l’atelier aménagement, ont déjà commencé, en se basant sur une référence tout aussi historique. « Il n’y a plus en France de carrosse du XVIIIe siècle ; ceux d’apparat ont été détruits pendant la révolution de 1789. C’est au Portugal, dans le célèbre musée de Lisbonne, que l’on a trouvé un carrosse construit en 1666 en France, et offert par Louis XIV à sa cousine pour son mariage avec le roi du Portugal » précise Maxime Fillos, membre de l’association.  

Mais il faut aussi faire appel à des professionnels, notamment pour les roues aux rayons cintrés comme au 17e siècle, qui seront faites par un charron de Dordogne. Des élèves de lycées sont également sollicités, à l’image de ceux des métiers d’art du bois de Coarraze pour les sculptures, ou ceux de la section sellerie et harnachement de Mirande pour les soupentes et brides réalisées en cuir d’Occitanie afin de réduire au maximum l’empreinte carbone, sachant que le bois pour la construction du carrosse est également issu et débité tout près de Lupiac.

L’artiste Yves Duffour réalisera quant à lui les peintures artistiques, Jacques Lapart, président de la Société Archéologique du Gers, a validé le blason des De Batz Castelmore – vrai nom de d’Artagnan – intégré au décor peint sur les portes, et Odile Bordaz, historienne référente sur le personnage, a lancé des recherches pour retrouver les motifs des tissus de l’époque.

Le budget total étant évalué à environ 15 000 €, une cagnotte en ligne a été lancée pour parvenir à récolter les fonds nécessaires. Si le financement du grand carrosse était dépassé, les sommes excédentaires participeront au futur projet de construction du plus petit. En contrepartie, les donateurs pourront bénéficier d’entrées gratuites au festival, et, pour les plus généreux, d’un tour de village dans ledit carrosse et participation au repas “Buffet grand siècle”.

Inauguré lors du festival 2024, il sera ensuite exposé au musée d’Artagnan, entre deux promotions de Lupiac, village natal du plus célèbre mousquetaire.

Participer à la cagnotte

Rassemblement autour de la vente du château de d’Artagnan

Après la décision de la SAFER du Gers, privilégiant la proposition du PDG d’Auchan Retail pour son usage personnel (lire notre article) au détriment de celle de l’association locale, un rassemblement des élus gersois et tous ceux qui soutiennent le projet public du rachat du château de Castelmore, qui a vu naître Charles de Batz, alias d’Artagnan, est organisé le samedi 20 janvier à 12 heures à Lupiac.

« Nous appelons l’État à tout faire pour que ce patrimoine historique devienne un bien public au service de l’intérêt général. Qu’il devienne le cœur d’un vaste projet de développement touristique, culturel et économique sur l’ensemble de notre département » souligne la tribune, dont les premiers signataires sont Jean-René Cazeneuve et David Taupiac, les députés du Gers, le sénateur Alain Duffourg, Muriel Ababie, vice-présidente de la Région Occitanie en charge du Tourisme, et Barbara Neto, présidente de la communauté de communes D’Artagnan en Fezensac. Philippe Dupouy, président du Conseil départemental, s’est également associé à la tribune, tout en précisant que « La délibération de la SAFER32, certes surprenante, doit être respectée par les collectivités et leurs représentants. Aussi, je ne m’associerai à aucune pression collective sur un organisme d’appréciation des projets. »

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