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1 500 coups de pouceMobilisation de tous les éleveurs autour de l’abattoir d’Auch

Pour qu’ils puissent constituer une S.A.S. leur permettant d’intégrer le capital de la société 3A Gers, et devenir ainsi acteurs majeurs du territoire, Audrey Bourrust bat la campagne sans relâche pour réunir 25 000 € avant le 15 décembre.
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Condamnés depuis 2017 à des déplacements de plus d’une heure quinze entre leur exploitation et le lieu d’abattage, les éleveurs porcins, ovins et caprins ont rejoint Audrey Bourrust à l’annonce du départ du groupe Bigard pour la réouverture de la chaîne multi-espèces à l’abattoir d’Auch.
Lors de la première réunion le 8 mai 2023
DR

Dès la première réunion organisée le 8 mai 2023 (lire notre article à ce sujet), ils décidaient de se rassembler autour de l’association “POC 32”. Mais aujourd’hui, c’est pour constituer une S.A.S. leur permettant d’intégrer le capital de l’abattoir que le temps est compté.

« Il nous faut récolter 25 000 € avant le 15 décembre pour y parvenir, le temps est donc relativement restreint » explique entre deux coups de téléphone Audrey Bourrust, éleveuse de porcs noirs à la Ferme de Bidache. « On a la chance d’avoir un véritable lien avec la direction de l’abattoir, qui reste en contact quotidien avec nous. Ils m’ont fait confiance d’entrée, et n’ont pas trouvé saugrenue l’idée de rouvrir la chaîne multi-espèces ici-même. »

Des discussions ont d’ailleurs permis d’obtenir des avantages pour les éleveurs qui deviendront actionnaires, avec des tarifs préférentiels, et surtout, la possibilité de participer aux réunions et de prendre part aux décisions, après toutes ces années à subir celles des abattoirs hors département.

Tous les éleveurs peuvent devenir actionnaires, quel que soit leur volume

«  Ce qui est important de préciser, c’est que tous les éleveurs peuvent devenir actionnaires, quel que soit leur volume, et nous avons constitué une grille pour que ceux qui abattent très peu n’aient pas à payer le même tarif que ceux qui abattent 50 porcs par semaine. Chacun a fait ses propres calculs, et un éleveur qui investit 500 € par exemple va rentabiliser cet argent en même pas une année, entre les économies sur le prix du gasoil, sur le coût d’abattage, la pénibilité… De plus, il ne s’agit pas d’une cotisation annuelle, on ne donne qu’une fois ! » souligne la jeune femme.

Consciente que la conjoncture économique est compliquée, et que la période des fêtes n’est pas vraiment propice, Audrey se déplace pourtant sans compter pour rencontrer le plus d’éleveurs possibles et les mobiliser autour de cette opportunité d’entrer au capital.

« Même dans les exploitations les plus touchées, je suis reçue avec bienveillance. On peut se targuer d’avoir un vrai esprit de solidarité dans le département, et même si on peut se retrouver concurrents sur les marchés, dans la vie de tous les jours, on sait faire front pour un objectif commun, à l’image du Gers telle que la perçoivent les touristes : recevoir, rassembler, rester positifs… ».

Un impact sur l’avenir des élevages

En plus d’un avenir plus serein pour les éleveurs déjà installés, l’opportunité d’avoir un abattoir tout près de chez eux encouragerait les jeunes à s’installer. « Il faut comprendre que nous n’avons jamais de dimanche en famille. Si on dit à quelqu’un qui s’installe qu’il doit faire 130 kilomètres le dimanche pour aller abattre, ou qu’il a un quart d’heure de route et qu’il peut y aller le lundi matin, ça change la donne. Beaucoup d’éleveurs ont pris leur retraite, sans trouver de repreneurs. Dans le département, nombreux sont en bio et en plein air, parce que nous avons à cœur de préserver le bien-être animal. Mais ça prend un temps fou par rapport à ceux qui élèvent en bâtiment. »

Aujourd’hui, ils sont une quarantaine à avoir répondu favorablement, et des éleveurs hors département souhaitent rejoindre la mobilisation, notamment avec la fermeture de l’abattoir de Montauban.

Marielle Fourcade

COUPS DE POUCE

Vous êtes éleveur porcin, ovin, caprin, et vous souhaitez voir se concrétiser ce projet de réouverture de la chaîne multi-espèces à Auch ? Contactez Audrey Bourrust au 06 32 43 21 77 sans tarder, quelle que soit la taille de votre exploitation. « Il reste encore à faire d’ici mi-décembre, il faut fédérer au maximum… ».

Vous avez un ami, un voisin, un parent qui peut être concerné dans le Gers ou aux alentours ? Prévenez-le, partagez l’information sur vos réseaux sociaux, et parlez-en autour de vous.

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