Suite à l'utilisation de pesticides, 35 exploitants agricoles ont eu la mauvaise surprise d'apprendre qu'ils avaient participé à la pollution durable d'eau potable. Un constat malheureux qui a entraîné des pertes financières importantes, et qui a contraint les agriculteurs à trouver une solution. Réunis en association depuis 2019, ils ont imaginé avec Green LightHouse Développement (GLHD) le projet Terr'Arbouts dont l'objectif est de retrouver une eau potable de qualité, en passant à une agriculture bio et de circuit court.
Ainsi, sur 1400 hectares répartis entre les communes de Castandet, Hontanx, Le Vignau, Maurrin, Pujo-le-Plan et Saint-Gein, l'objectif est de couvrir 50% de la surface en panneaux photovoltaïques mobiles qui s'orientent en direction du soleil. Des installations installées au-dessus du sol afin de permettre aux agriculteurs de tout de même bénéficier d'une surface importante, la perte totale étant estimée par les élus à environ 360 hectares.
Si les permis de construire déposés auprès de la préfecture sont accordés, sûrement vers le mois de juin, le projet passera à l'étape supérieure avec l'installation des panneaux imaginée pour 2024 et un raccord au réseau électrique en 2026. L'idée était de permettre à GLHD la vente de l'électricité produite pour compenser les pertes de rendement causées par moins de surface pour les agriculteurs et par une transition à une agriculture bio. On parle alors d'une production équivalente à l'alimentation de 84 000 foyers.
Pour informer et éclairer les habitants locaux de cette démarche, qui, si elle est un succès, aura d'importantes retombées positives sur le territoire, des réunions publiques sont organisées ces prochains jours dans les salles des fêtes du Vignau (ce soir), de Castandet (le 12 janvier) et de Maurrin (le 17 janvier).
En attendant la mise en place concrète du projet, deux espaces expérimentaux ont vu le jour à Hontanx et Haut-Mauco. Dans le premier village, une parcelle-pilote est dédiée à la diversification des cultures. Ainsi, cameline, lin, chia, chanvre, fruits rouges et safran ont été plantés pour en étudier le développement à plus grande échelle. Certains agriculteurs ont déjà commencés personnellement à diversifier leurs cultures. Un besoin pour les producteurs qui visent ainsi une pérennisation de leurs revenus sans être dépendant d'un produit ou d'un autre, mais aussi un besoin pour le territoire qui enregistre une forte demande notamment d'oméga 3 et 6, présents par exemple dans le tournesol, une culture en développement localement.
Le second site-pilote se situe sur le Technopôle Agrolandes depuis quelques semaines à peine. Ici, c'est le volet photovoltaïque qui est testé sur une échelle d'un hectare. Un projet d'un demi-million d'euro, financé à hauteur de 30% par la région, qui s'est aussi engagée à subventionner de 50% les coûts annuels liés à l'entretien, au fonctionnement du site, et surtout aux études qui y seront menées.
Ces sites-pilotes permettront aux 35 exploitants et à GLHD de gagner un temps précieux si le projet est validé. En effet, la charte d'engagement signée par l'association Pujo Arbouts Territoire AgriVoltaïsme (Patav), qui réunit donc tous les agriculteurs engagés dans la démarche, s’étend sur 10 ans, et les premiers objectifs sont fixés sur 5 ans pour dans un premier temps réduire de 50% la pollution de l'eau potable. Sur le papier, le projet semble très solide, et n'attends plus que le feu vert pour démontrer sa cohérence de façon concrète ! Affaire à suivre donc...
Timothé Linard
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