Pour les Départements, dont on ne sait toujours pas le sort qui leur sera réservé (disparaîtront ? disparaîtront pas ?), la problématique majeure concerne l’évolution de leur politique d’investissement. Cela devrait être le thème central des élections en cours, notamment parce que les choix qui seront faits conditionneront largement le dynamisme de chaque territoire.
En clair, les Conseils généraux ont et vont avoir des « ressources » à la baisse pendant plusieurs années ce qui leur impose de faire des choix. Soit, ils vont devoir réduire leur train de vie et leurs budgets de fonctionnement (essentiellement des frais de personnel) ; il ne faut pas trop y compter. Soit, ils vont être obligés de stopper ou de faire des coupes sombres dans leurs investissements. C’est le plus probable.
On a déjà beaucoup parlé de la baisse des dotations de l’Etat, mais les collectivités locales doivent également faire face à une baisse de leurs ressources propres ; la fiscalité dépendant d’une activité économique atone. Le recours à l'emprunt ne pourra pas à lui seul résorber le gouffre qui va ainsi se créer. D’autant que certains Départements ont déjà épuisé leur marge de manœuvre à ce niveau.
Les experts annoncent une forte chute de l'investissement des collectivités locales, de l’ordre de 15% pour 2014 et 2015. Si cette prévision se confirme, les conséquences seront lourdes pour les secteurs économiques qui en dépendent le plus, comme le bâtiment et les travaux publics qui sont d'importants pourvoyeurs d'emplois dans chaque territoire.
Quels arbitrages feront les collectivités locales ? Vont-elles se limiter à des investissements d’entretien et de renouvellement ou vont-elles privilégier des investissements nouveaux pour bâtir l’avenir ? Au-delà du logement et du social, vont-elles accélérer dans le développement durable, la performance énergétique, le numérique, ou les transports des biens et des personnes ?
Dans le contexte économique actuel, le citoyen est donc en droit d’attendre de la part des candidats des engagements clairs et précis. D’abord, sur la réduction sensible des budgets de fonctionnement (jugée indispensable et urgente par la Cour des comptes). Ensuite, sur l’évolution et la répartition des investissements. Tout le reste vient après.
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