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De Morcenx à Auch, les territoires au service d’une alimentation responsable

Du Gers aux Landes, l’alimentation durable fait son chemin. En septembre dernier, les élus landais ont découvert le modèle gersois du Projet Alimentaire Territorial
Le programme « Les Landes au menu ! » était au cœur des discussions lors du premier Forum landais de l’alimentation durable
DR
Une inspiration pour mieux conjuguer « bien produire » et « bien manger » qui s'est traduite par la tenue du premier forum landais de l'alimentation durable
L’ambition du territoire est d'agir à toutes les étapes de la chaîne alimentaire
Agrilocal DR

« C’est toujours enrichissant de partager des expériences entre collectivités. Ces échanges nourrissent nos choix futurs en matière de politiques publiques », affirme Philippe Dupouy, Président du Département du Gers. Ce 5 septembre, il accueillait une délégation d’élus et de techniciens du Conseil départemental des Landes. Objectif ? Découvrir et s’inspirer du Projet Alimentaire Territorial (PAT) du Gers, un exemple de réussite en matière d’alimentation durable.

Depuis 2009, le Gers s’est positionné comme pionnier dans ce domaine. Grâce à une politique ambitieuse, ce territoire rural conjugue excellence locale et justice alimentaire. La restauration collective, qui fait la part belle aux produits bio et locaux, est l’un des fers de lance de ce modèle. Dans les collèges, les chiffres parlent : 66 % des produits viennent du Gers, dont 63 % issus de l’agriculture biologique.

Une approche globale pour un impact local

Au-delà des chiffres, c’est toute une organisation qui a été mise en place. Labellisation Ecocert, professionnalisation des cuisiniers, et soutien financier proportionnel à l’utilisation de produits bio et locaux : autant d’initiatives qui ont fait leurs preuves. Le Gers mise aussi sur la plateforme Agrilocal pour rapprocher acheteurs et producteurs, et sur des campagnes de sensibilisation pour lutter contre le gaspillage alimentaire.

Cathy Daste-Leplus, vice-présidente du Gers en charge de l’alimentation, a partagé un autre point fort : « Mieux Man’Gers », une action qui vise à offrir un meilleur accès à une alimentation de qualité aux foyers en difficulté. En 2023, cette initiative a permis d’aider des centaines de familles à consommer local et sain, grâce à des cartes créditées et bonifiées pour les achats responsables.

La plateforme Agrilocal rapproche acheteurs et producteurs
Agrilocal DR

Inspirées par l’exemple gersois, les Landes ont lancé leur propre dynamique avec le Plan Alimentaire Départemental Territorial (PADT) « Les Landes au menu ! ». Ce programme, labellisé niveau 2 par le ministère de l’Agriculture, était au cœur des discussions lors du premier Forum landais de l’alimentation durable, organisé à Morcenx-la-Nouvelle.

Dominique Degos, vice-présidente du Conseil départemental des Landes, a souligné l’ambition du territoire, à savoir le fait d'agir à toutes les étapes de la chaîne alimentaire, de la production à la consommation, tout en y intégrant les enjeux sociaux et environnementaux.

L'événement a permis de mettre en lumière des pratiques exemplaires, comme celles de Mouans-Sartoux, où les cantines scolaires, 100 % bio, ont réduit le gaspillage alimentaire de 80 %. Une réussite rendue possible par une approche pragmatique : individualisation des portions, compostage des déchets et circuits courts pour l’approvisionnement.

Un défi collectif pour une alimentation responsable

Xavier Fortinon, président du Conseil départemental des Landes, a clôturé le forum en appelant à une mobilisation commune. Les efforts des Landes commencent déjà à porter leurs fruits. Avec 46 cantines labellisées Ecocert, dont 11 collèges, et des résultats concrets en matière de réduction du gaspillage, le département progresse vers ses objectifs. Mais les défis restent nombreux, notamment pour harmoniser les pratiques entre établissements.

Le dialogue entre les Landes et le Gers illustre la richesse des échanges interterritoriaux. À travers des initiatives comme le PAT ou le PADT, ces départements montrent qu’il est possible de concilier respect de l’environnement, soutien aux producteurs locaux et amélioration du bien-être des populations.

Ensemble, ils tracent la voie d’un futur où « bien manger » ne serait plus un privilège, mais une réalité partagée par tous.

Sébastien Soumagnas

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