Un peu à contrecœur, il a fallu ranger les bougies, et renoncer à tout événementiel en patientant jusqu’au retour de jours meilleurs.
La fermeture des restaurants, l’annulation des grands rassemblements, le report de fêtes familiales ou associatives ont entraîné un ralentissement dans l’élaboration de ce produit qui nécessite d’être consommé jeune, pour mieux en apprécier tous les arômes de fruits qui le composent. En 2020, les ventes ont finalement chuté de 20%. Par prudence, les producteurs ont préféré diminuer la quantité de leurs stocks pour continuer à proposer un floc de qualité.
L’an passé a donc été consacré à la communication sur les réseaux (la page Facebook par exemple a enregistré une progression de 10.000 fans en un an), et une harmonisation des outils promotionnels avec nouvelle charte graphique, plus florale, autour du slogan : « Un bouquet de sensations uniques ».
Le 10 décembre, Myriam Darzacq était nommée à la présidence du Syndicat des producteurs de Floc de Gascogne, succédant à Corinne Lacoste-Bayens. Fille d’Albert Darzacq, un des tout premiers administrateurs du syndicat, l’ancienne cadre de l’administration pénitentiaire avait choisi de retourner sur ses terres natales en 2012, au domaine familial landais de Paguy, producteur d’armagnac depuis plus de soixante ans à Betbezer-d’Armagnac.
Mais voici qu’en ce printemps 2021, le gel s’invite à son tour pour venir faire des ravages dans les vignes. « Mon inquiétude aujourd’hui concerne la fabrication pour l’année », souligne Patrick Farbos, président du comité interprofessionnel du Floc de Gascogne.
« Nous sommes dans le pire des scénarios, avec 100% de dégâts liés au gel dans le Grand-Bas-Armagnac, à la limite des Landes. Nous ne pourrons donc pas distiller, ou très peu, et l’armagnac est nécessaire pour faire du floc. On va se retrouver avec des demandes que l’on ne pourra pas satisfaire, du moins pour ceux qui n’ont pas de stocks suffisants. Nous sommes devant le fait accompli, et nous sommes impuissants » déplore-t-il.
Malgré un avenir encore incertain, l’optimisme reste de rigueur pour celui qui entame sa huitième - et dernière - année à la présidence de l’interprofession. « Nous allons relancer la communication. La Fête du Floc de Gascogne, qui a lieu tous les ans à Eauze le 1er jeudi du mois d’août, avait été annulée en 2020 car nous n’avions pas le droit de faire de dégustation sur la place publique. En accord avec Michel Gabas, maire de la ville, elle est à nouveau programmée en 2021, en espérant que d’ici-là, la situation se sera améliorée. Il reste plus de deux mois de vaccination, je positive… » poursuit Patrick Farbos.
Et dans la longue liste de ses intentions avant de passer la main, il évoque la reconduction de l’opération “Toulouse à Table”, où mille deux cents personnes avaient pu déguster cet apéritif emblématique en septembre dernier, grâce à son ami Jean-Jacques Bolzan, adjoint au maire de Toulouse, conseiller métropole et régional, et président de la Fédération des Marchés de Gros, qui lui a ouvert les portes du secteur professionnel de la Ville rose.
Mais aussi les prochaines intronisations dans la confrérie des Dames du Floc, que devraient rejoindre notamment Stéphane Layani, président-directeur général du Marché International de Rungis, et Guillaume Gomez, ancien chef cuisinier de l’Élysée.
« J’ai encore beaucoup de choses à faire, et tout le monde est avec moi. Nous avons relancé la promotion du floc dans sa région d’origine, il faut continuer à travers toutes les opérations que nous pourrons mener. En espérant que la situation s’améliore, et que la relance économique arrive vite… ».
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