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ÉROSION DU LITTORAL20.529 logements menacés sur les côtes landaise et basque d’ici 2100

Le dernier rapport du Cerema donne une estimation très inquiétante du nombre de bâtiments condamnés par le recul du trait de côte à l’horizon 2028, puis 2050 et 2100.
ÉROSION DU LITTORAL – 20.529 logements menacés sur les côtes landaises et basques d’ici 2100
D’après le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), la menace est lourde et mériterait une prise en compte beaucoup plus significative pour anticiper.

L'érosion côtière est accélérée par l'élévation du niveau des mers et la multiplication des événements météorologiques extrêmes dues au réchauffement climatique : « Sur les 50 dernières années, l'équivalent de 4.200 terrains de foot sont partis à la mer », note l’organisme.
 
Pour 2028, le Cerema recense des bâtiments qui risquent d'être impactés et qui ne sont pas protégés par une digue ou un mur. 1.046 bâtiments devraient être ainsi exposés au recul du trait de côte dans cinq ans, dont 636 bâtiments résidentiels, situés majoritairement sur le bassin méditerranéen. Ils représentent une valeur totale de 238 millions d'euros, selon les récentes transactions immobilières.
 
Le scénario 2050 prend en compte trois composantes principales : le recul chronique du trait de côte, le recul événementiel (par exemple, une tempête ou l’écroulement d’une falaise) et le maintien en “service” de tous les ouvrages de protection.
 
Il est considéré comme « vraisemblable » par le Cerema, avec au total 5.208 logements menacés, dont 1.246 résidences principales et 2.004 résidences secondaires, mais aussi 1.437 locaux d'activité (commerces, bureaux, campings, hôtels), ainsi que 15,5 kilomètres de routes et 545 mètres de voies ferrées.

Pour 2100, les prévisions sont 10 fois supérieures à celles émises lord du précédent rapport : 450.000 logements seraient condamnés à la fin du siècle, représentant une valeur de 86 milliards d'euros. Cette différence spectaculaire vient d’hypothèses devenues très défavorables : des ouvrages de protection ne seraient plus suffisants et un dérèglement climatique accéléré, correspondant au dernier scénario du Giec.
 
Le Cerema a pris la plus élevée des marées hautes par temps calme, et a ajouté 1 mètre d'élévation du niveau marin du fait du changement climatique. Ainsi, certaines zones identifiées pourraient se retrouver inondées systématiquement à marée haute. 
 
Bien entendu, ce scénario théorique ne tient pas compte d’initiatives qui seraient mises en place d’ici là. Il a le mérite de tirer le signal d’alarme, en espérant une réelle prise de conscience.
 
Ainsi, 51.000 logements pourraient être submergés dans le Pas-de-Calais, 46.000 en Charente-Maritime et 41.000 en Vendée.
 
Au Pays Basque, 52 logements seraient menacés en 2050 et 13.133 en 2100. Dans les Landes, on passerait de 42 en 2050 à 7.396 en 2100. En Gironde, 175 bâtiments seraient concernés en 2050 et 19.442 en 2100.
 
Si l’érosion est indéniable, il s’agit d’un phénomène lent qui laisse le temps de prendre des mesures de prévention permettant d’éviter ce scénario catastrophe : renforcement des barrières naturelles comme les dunes ou les récifs coralliens, construction de digues et de brise-lames, réalisation de surélévations… Et si rien n’y fait, il convient d’anticiper le relogement des personnes concernées.

Désormais, il revient aux communes d'élaborer des cartographies de l'évolution du trait de côte à 30 et à 100 ans, puis d’en tenir compte dans une modification des plans d’urbanisme, en intégrant les zones interdites à la construction et celles où il faudra démolir. Plus de 240 communes sont déjà engagées dans ce processus.
 
L’année dernière six communes basques s’étaient portées volontaires, et six dans les Landes.
 
Le Comité national du trait de côte (CNTC), créé il y a un an, a pour mission d’élaborer des solutions pour soutenir l’adaptation des communes concernées par l’érosion.  Au niveau du financement, il est envisagé une surtaxe sur les droits de mutation prélevés sur les transactions immobilières.
 
Pour découvrir le rapport du Cerema, cliquez ici

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