Lacaze aux sottises ne se contente pas d'organiser des spectacles : l'association œuvre en tant que facilitatrice de relations interpersonnelles et interculturelles. Elle s'est donnée une ambition claire : participer à la transition de la société.
En se focalisant sur les arts de la rue, l’association béarnaise démantèle les barrières traditionnelles entre l'œuvre et le spectateur.
L'utilisation de lieux emblématiques comme l'Arsenal et les rues du village intègre le patrimoine de Navarrenx dans la narration artistique, faisant des remparts médiévaux un décor vivant et un acteur de la performance.
Ce festival se transforme ainsi en un puissant outil de développement local et culturel pour l'ensemble du Béarn.
Malgré sa jeunesse, il a déjà une réputation solidement établie. Les éditions précédentes ont offert un kaléidoscope de formes artistiques, des spectacles de cirque et de théâtre de rue percutants aux performances musicales improvisées ou traditionnelles.
Même pas Chap !, c’est une immersion dans une atmosphère festive et conviviale. En plus des représentations, des musiciens de la région Nouvelle-Aquitaine seront présents pour accompagner ces moments de partage.
Le "Bistro & P'tite resto" sur place permettra aux festivaliers de se retrouver et de prolonger la fête entre deux spectacles, dans un esprit de convivialité qui est l'ADN même de l'événement.
Deux jours de festivités
La soirée d'ouverture de ce soir devrait immédiatement donner le ton du festival, en mêlant exigence intellectuelle et virtuosité technique dans un triptyque thématiquement très cohérent.
L'alignement de la programmation est frappant : le théâtre critique l'image corporelle, la musique affirme une identité culturelle percutante, et la danse explore l'identité à travers l'expression physique dans l'espace.
Le coup d’envoi sera donné à 18h à l'Arsenal, avec la performance TROP! de La Méchante Cie. L’œuvre n’est pas un simple prélude, mais une dissection incisive du malaise contemporain, se positionnant immédiatement comme un espace de débat social.
Le spectacle explore sans concession notre rapport intime à la nourriture et critique l'énorme injonction paradoxale à en jouir tout en contrôlant notre image afin de correspondre à un physique marketé.
Le relais musical sera assuré sous le chapiteau par Rasik’A, à 19h30 et 22h. Ce groupe de musiciens originaires de Pau incarne la vitalité et l'hybridation de la scène musicale locale. Rasik’A offre un son riche, puisant ses influences dans le jazz, le hip-hop "old-school," la nu-soul, le trip-hop ou l’électro.
Leurs compositions se caractérisent par un alliage de textures rythmiques et harmoniques singulières, simples et efficaces. Cette complexité musicale est magnifiée par la présence de textes incisifs, scandés ou mélodiques.
Entre les deux concerts de la soirée, la Cie Rêvolution présentera son spectacle Le Crew (21h), une œuvre puissante où le mouvement questionne l'interaction avec le milieu environnant.
La journée du lendemain est conçue comme une immersion progressive et un parcours narratif dans les ruelles et les lieux historiques de Navarrenx.
L'après-midi débutera par l'exploration et la déambulation, un élément clé des arts de la rue. À 15h, le public sera convié au parking de la Poudrière pour découvrir Micmac en eaux troubles, de la Cie L’Oiseau Manivelle.
Cette utilisation de lieux non conventionnels symbolise la volonté du festival de décloisonner l'art. L'expérience se poursuivra à 16h30, avec la Cie La Hurlante et son spectacle de théâtre de rue Les ailes, organisé dans la rue de la Fontaine.
À 18h, l’ambiance évoluera vers une dimension plus dramatique à l'Arsenal. La Cie l’Art bat l’Être proposera La femme à barbe, une puissante réinterprétation du conte de Barbe Bleue. Cette œuvre offre une résonance mythologique et sombre, contrastant avec la légèreté des déambulations.
La soirée montera ensuite en puissance sous le chapiteau, avec un bœuf musical à 19h30 et le spectacle de la troupe Le Petit Théâtre de Pain à 21h. Le week-end se terminera sur une note musicale, avec un bal jazz à 22h30, qui transformera l'espace performance en un lieu de de partage, une notion qui est au cœur même du projet Même pas Chap !.
Noémie Besnard
La billetterie solidaire, un modèle économique vertueux
Le festival concrétise son engagement social à travers une politique tarifaire radicale d'accessibilité. L'entrée fonctionne sur le principe de la participation libre, avec un prix de soutien minimal fixé à 5,00 euros.
Cette billetterie solidaire élimine les barrières économiques, permettant une réelle mixité des publics. La participation libre devient alors moins une source de revenus qu'un acte d’éducation citoyenne, permettant aux festivaliers de choisir leur niveau d'engagement dans la pérennité de l’événement.
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