PexelsPour rappel, tout traitement défavorable d’une personne ou d’un groupe de personnes qui se fonde sur l’un des 26 critères interdits par la loi (origine, sexe, âge, religion, situation de famille, apparence, opinions politiques…) est considéré comme une discrimination.
Créé en 2018, ce rendez-vous ne cesse de se développer au fil des ans, en devenant un outil majeur dans le Plan de lutte contre les discriminations de la Ville de Pau. Il a atteint cette année l’âge de raison et surtout se renouvelle, avec une nouvelle identité visuelle et une nouvelle programmation sur trois semaines (contre quatre les années précédentes).
Parmi la myriade d’animations proposées (conférences, expositions, séances de cinéma, documentaires, débats, rencontres…) par les 91 partenaires, les équipes de la Ville ont mis l’accent sur quatre temps forts.
« L’idée est d’aller à la rencontre du public, mais aussi de l’inciter à aller dans des lieux qu’il ne fréquente pas d’habitude, comme les ESAT (des portes ouvertes seront organisées les 13 et 30 mars) ou le Centre Social du Hameau », ajoute l’élue.
Un travail de longue haleine
Depuis 2014, la Ville de Pau a développé de nombreuses actions en faveur de l’inclusion et de l’égalité de tous les citoyens. Parmi la centaine d’actions de sensibilisation et d’information qui ont lieu chaque année, on peut notamment citer la récente mis en place du plan Angela, impliquant de plus en plus de commerçants locaux dans la lutte contre le harcèlement de rue, le plan Anti-Solitude, la formation des élus ou encore le dispositif Mars Attaque, qui sensibilise un large public à toutes formes de discrimination.
« Lutter contre les discriminations est un travail de chaque instant, de longue haleine et de fourmis, semé d’embuches. Même si en 2023, les risques ne sont pas écartés et que des personnes sont encore mises au ban de la société pour ce qu’elles sont, la donne a quand même bien changé », souligne Marie-Laure Mestelan.
Le 1er mars : le lancement de la 7e édition
L’objectif principal du lancement de Mars Attaque 2024 est reprendre avec les participants les bases des discriminations : de quoi parle-t-on ? Comment se manifestent-elles au quotidien ? Comment réagir lorsqu’on en est victime ? L’idée étant pour les participants de mieux appréhender les enjeux de la lutte contre les discriminations, mais aussi ide rappeler le cadre légal qui la régit.
La Ville de Pau s’installera place Clemenceau pour communiquer sur le programme et proposer un Discri’Quiz. À partir du 1er mars, plusieurs expositions seront installées dans l’espace public, reprenant la thématique d’acceptation de la différence et de compréhension du cadre de Mars Attaque. D’autre part, l’association Infodroits animera des jeux ludiques dans les médiathèques André Labarrère de 10h à 17h, des Allées et de Lons de 14h à 17h.
Le 8 mars : la journée internationale des droits des femmes
Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes a publié le 22 janvier dernier le sixième rapport annuel sur l’état des lieux du sexisme en France. Il rapporte, entre autres, que 70 % des femmes estiment ne pas avoir reçu le même traitement que leurs frères dans la vie de famille. Le rapport souligne également que près de la moitié des 25-34 ans pensent que c’est également le cas à l’école et 92 % des vidéos pour enfants contiennent des stéréotypes genrés.
Un temps de rencontre, de conférence et de dédicace sera organisé avec Jeanne Puchol à l’occasion de la sortie de sa bande dessinée « Le genre du Capital », adaptée de l’essai du même nom de Sibylle Gollac et Céline Bessière. Rendez-vous à la Médiathèque André Labarrère à 10h30, le samedi 2 mars.Le 4 mars, le Centre d'information sur les droits des femmes et des familles des Pyrénées-Atlantiques (CIDFF 64) organise une conférence sur « Les enjeux de l’égalité femmes-hommes au XIXe siècle », à l’ITS Pierre Bourdieu à 19h. Eléonore Cheron, membre de l’organisme de formation « Égalité à la page », y abordera les enjeux et la prise de conscience sociétaux, notamment l’après-ère « Me too ».
Le 8 mars, plusieurs rendez-vous seront proposés. Le Centre social du Hameau organisera un temps d’échange parents-enfants intitulé « Tu es plutôt bleu ou rose ? », afin de lutter contre les stéréotypes de genre. L’association Vesna 64, partenaire pour la première fois de Mars Attaque, présentera quant à elle un concert caritatif au Théâtre Saint-Louis à 20h30. « Bèrèguinia » est un concert poétique basé sur les textes de la poétesse ukrainienne Kateryna Voloshyna, accompagnés par les notes du compositeur Sergii Radzetskyi. Le duo entraînera les spectateurs dans un voyage musical et poétique mettant en lumière la situation des femmes vis-à-vis de la guerre russo-ukrainienne.
Un focus sur les discriminations liées à l’emploi
D’après une étude menée par l’Association de recherche et d’étude sur la santé, la ville et les inégalités (ARESVI) sur les discriminations à Pau (entre juillet et décembre 2019, sur un échantillon de 1.023 personnes- lire l’article), 36 % des répondants identifient l’espace public et le travail (exæquo) comme des lieux de discriminations ressenties.
Cette année, l’accent sera mis sur les discriminations liées à l’emploi, grâce à l’implication de plusieurs partenaires. Le 12 mars, la Cravate Solidaire proposera de 8h30 à 18h une journée « Coup de pouce à l’entretien » dans ses locaux. Ce rendez-vous lui permettra d’aider les participants à aller au-delà des préjugés et représentations en travaillant sur la posture à adopter lors d’un entretien d’embauche.
« Au-delà d’un délit, la discrimination, c’est priver les organisations des meilleures compétences simplement sur la base de préjugés. Il faut apprendre à déconstruire cela pour que tout le monde puisse se sentir reconnu pour ses compétences, et non ce qu’il représente », note Kenny Bertonazzi, adjoint du quartier Pau Est, chargé de l’emploi, de l’insertion, de l’économie sociale et solidaire et des mobilités douces.
La journée majeure sera le jeudi 14 mars, avec une conférence sur « Les discriminations dans l’emploi », par Emilie Bourgeat, juriste pour le défenseur des Droits, à la médiathèque André Labarrère, de 10h à 12h. Ce rendez-vous, principalement à destination, des cadres, recruteurs, chefs d’entreprises, mais aussi des demandeurs d’emploi, sera alimenté par des témoignages et interventions d’acteurs locaux.
« Ce format permettra de mieux comprendre les différents enjeux associés à la thématique, tout en repartant avec une boîte à outils pour lutter contre les discriminations dans l’emploi », précise Marie-Laure Mestelan.
Le Centre de formation apprentis (CFA) du Bâtiment de Pau mettra en avant les témoignages positifs de femmes qui ont réussi dans le secteur du BTP, de 13h à 15h. Le même jour, le CRIC Pyrénées, Cap emploi Béarn et Soule, l’Adapei 64, la Plateforme emploi accompagné et le Crepi s’associent pour une soirée « L’emploi des personnes en situation de handicap dans tous ses états ».
Des vidéos et témoignages vont s’enchaîner afin de mettre en valeur les parcours d’insertion et de permettre au public présent d’échanger avec les professionnels présents pour lever ensemble un bon nombre de représentations.
Enfin, le 19 mars, rendez-vous à la salle Gaston Bonheur pour une pièce de théâtre-débat « Un employé nommé désir » organisée par le Club régional d’entreprises partenaires de l’insertion, le Pacte civique, la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités. Cette pièce interactive aborde avec humour les préjugés liés au recrutement et met en exergue de nombreuses raisons pouvant pousser des salariés à quitter leur entreprise.
Le 23 mars : la clôture de Mars Attaque
La place Clemenceau sera au lieu de rendez-vous majeur lors de la clôture de la manifestation. Une permanence du Défenseur des droits permettra d’aller à la rencontre des délégués du département, qui pourront informer et accompagner sur les questions d’accès au droit. La Maison des citoyens du monde organisera, quant à elle, des animations dans le but de sensibiliser le public sur nos représentations. De plus, le Conseil départemental des Jeunes des Pyrénées-Atlantiques animera plusieurs stands autour de la sensibilisation au handicap (quiz, cuisine, art, sport…) et l’association Trisomie 21 proposera un atelier « Porteur de parole », s’adressant aux passants souhaitant échanger, afin d’enlever les stéréotypes liés aux troubles du développement intellectuel. Comme l’an dernier, l’atelier de musique Les Chamois Pyrénéens conclura Mars Attaque 2024 par un concert, à 17h.
Attention, beaucoup d’événements nécessitent une inscription au préalable. En marge de ces quatre temps forts, de nombreuses actions vont être menées.
Noémie Besnard
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