Il s'agit d'une initiative très singulière, autour du circuit court et de l'implication d'acteurs locaux. Créée en octobre 2014, la société est détenue majoritairement par des citoyens du Pays Basque. Elle fonctionne sur les mêmes principes qu'une coopérative (un membre = une voix). « L'objectif de ses fondateurs est de permettre aux citoyens de se réapproprier le secteur de l'énergie, détenue jusque-là en grande partie par de grandes entreprises publiques ou privées », explique Iban Lacoste, chargé de mission.
Le premier projet d'I-Ener a été mis en place en 2016. Depuis, 16 centrales photovoltaïques ont vu le jour (13 centrales de 9 kWc, 1 de 36 kWc et 2 de 100 kWc) qui produisent au total un peu plus de 400 MWh d'électricité par an. Cette production est réinjectée directement dans le réseau électrique et équivaut environ à la consommation annuelle de 140 foyers (sans chauffage électrique).
Actuellement, la société utilise les canaux dits « traditionnels » pour fournir localement son électricité : la production de I-Ener est injectée dans le réseau Enedis et est revendue à EDF ou Enercoop par le biais des tarifs d’obligation d’achat. « Dans les prochaines années, nous souhaitons développer un cercle vertueux local, en multipliant de nouveaux projets de production et en développant un circuit-court de l’énergie à l’échelle du Pays Basque », ajoute Iban Lacoste.
En effet, avec la création, en 2018, d'une nouvelle coopérative baptisée Enargia (cette fois comme fournisseur d'énergie), I-Ener souhaite créer un nouveau modèle énergétique vertueux au Pays basque : les citoyens investissent dans l'entreprise pour produire de l'énergie (hydraulique, solaire ou bois-énergie), qui la vend à Enargia pour qu'elle approvisionne les consommateurs (actuellement environ 3 000 clients) et ainsi de suite.
Des appels à projets pour « changer d'échelle »…
Ces dernières années, I-Ener a été lauréat de deux appels à projets, ce qui lui permet de se développer. Le premier a été lancé en 2019 par le Syndicat Mixte Bil Ta Garbi, créé en 2002 pour mettre en œuvre une filière globale de gestion des déchets ménagers et assimilés dans l'ouest des Pyrénées-Atlantiques. Il avait pour objectif de développer des projets de photovoltaïque au sol sur sept anciens sites d'enfouissement de déchets dont le syndicat mixte assure le suivi post-exploitation. I-Ener a été lauréat de cet appel à candidature et mène donc le développement des projets.
« Les études pour les trois premiers sites, situés à Bayonne, Saint-Pée-sur-Nivelle et Mauléon-Chéraute, ont été lancées dès le mois de mars 2020. Le développement de ce genre d'initiative est assez long, car les projets de plus de 250 kWc [ce qui est le cas sur ces trois projets] sont soumis à une étude d'impact environnementale ainsi qu'à une enquête publique », précise Iban Lacoste.
Par ailleurs, I-Ener fait partie des 22 projets sélectionnés dans le cadre du programme « Les Pyrénées, Territoire d’Innovations », du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées, I-Ener compte profiter de cet investissement pour mener à bien ses divers projets.
« Grâce au TIGA, nous allons pouvoir changer d'échelle, avec des projets plus importants. Cela nous permet de diversifier notre activité et de réaliser des études dans différents secteurs, notamment pour nos projets de photovoltaïque au sol en partenariat avec le Syndicat des déchets Bil Ta Garbi. Nous espérons ainsi réaliser de premiers projets sur ces sites pollués d’ici à 2022. Nous menons également différentes études sur l'énergie hydraulique ou le bois-énergie pour nous développer », confie Iban Lacoste.
Pour en savoir plus sur I-Ener, cliquez ici
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