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CRI DU CŒURMarmajou lance un appel !

L’entreprise familiale dacquoise est spécialisée dans la pyrotechnie. Son activité est totalement à l’arrêt sans la moindre visibilité pour les prochains mois…
MARMAJOU 2
Le pyrotechnicien landais, qui fabrique lui-même la majorité de ses pièces et produits, est une référence dans la profession, triomphant dans de nombreux concours internationaux.

Fondée en 1889 par Pierre Marmajou à Orist et installée, depuis, à Dax, l’entreprise fabrique bombes, chandelles, fusées, fontaines et feux de Bengale et conçoit des spectacles innovants et originaux. La PME est aujourd’hui dirigée par Laurent Marmajou et Frédérique Favorin, les arrière-petits-enfants de Pierre.

J. Mesplède nous a fait parvenir ce cri du cœur de Marmajou, que nous relayons très volontiers, en espérant qu’il sera entendu par les autorités.

« Il était un feu, d’artifices et de lumières, qui après des mois confinés dans un carton, pour un pangolin qui aura fait éternuer la planète entière, se préparait à accomplir sa destinée et à illuminer le ciel pour que tous se rappellent, fêtent, commémorent les dates importantes de notre histoire, celles marquants les jours heureux de nos communes, les jours exceptionnels de nos familles.

« Mais voilà, si tous semblent renouer avec les joies de la « semi-liberté » lui devra attendre. Après tout, en ces temps de grands rassemblements dans les gares pour les départs en vacances, ces grandes séances d’embrassades, d’accolades et de liesse post-électorale, qu’elle importance de perdre 10 minutes de bombes bruyantes, et sûrement bien trop chères !

« Après tout, ce n’est pas parce qu’on n’a pas de bougie d’anniversaire qu’on se passe de le fêter... Et pourtant, quel que soit le nombre, à chaque anniversaire on retrouve la sempiternelle bougie sur la photo où, joues gonflées et yeux brillants, on vous voit marquer cette année de plus.

« Mais pourquoi râlent-ils ces artificiers, me direz-vous…. L’Etat les aidera à passer ce cap, les médias (locaux pour la grande majorité) leur font de splendides micro-reportages qui leur apportent leurs minutes de gloire (j’ai vu des reportages sur une jeune dresseuse d’âne qui était bien plus longs…), alors quoi ? On a d’autres priorités après tout.

« Et oui… mais voilà. Outre le fait que nous aimons notre métier, nous aussi, il s’avère que peu de personnes s'intéressent au fait que : nous aussi, nous avons imaginé des solutions pour reprendre nos activités ; nous aussi, nous avons proposé des protocoles pour prendre en compte le contexte particulier (protocole qui a été récupéré et est en passe d’être utilisé dans des pays européens voisins). Pourtant, à la différence d’autres professions, la plupart des Préfectures et/ou Mairies nous refuse le droit de travailler.

« Il est vrai que la crise sanitaire n’est pas terminée, mais il ne me semble pas que notre public soit plus en danger que dans un train, un avion ou une salle de cinéma.

« Et pourtant ! par principe de précaution ou sous le couvert de quelques textes qui sont apparus aussi vite que notre virus, les annulations continuent de tomber.

« Mais je vous le dis, à ce rythme, il va se passer un sacré paquet d’anniversaires sans bougie.

« Alors bien sûr, certains auront la chance d’assister à des feux sans public. Pourtant, à partir du moment où les gens sont dehors et qu’ils regardent le feu, on peut parler d’un public, je crois. Après les Fêtes de la musique, j’avoue avoir du mal à saisir le concept.

« Et que dire de notre 14 juillet … j’espère que, le lendemain, les hôpitaux n’auront pas à souffrir d’une vague de blessés qui auront voulu tirer leur propre feu d’artifice. Et pire, j’ai bien peur que, ce jour-là, les médias s'intéressent à la question pour pointer du doigt le méchant artificier qui aura eu l’inconscience de vendre des produits pyros, même en toute légalité, à des gens susceptibles de s'alcooliser au moment de l’allumer.

« Il est déjà trop tard pour cette date en particulier, mais chaque jour qui avance sonne le glas des dates du mois d'août à venir.

« Aujourd’hui, c’est une profession qui agonise. Mais demain, les feux d’artifices seront, avec le pangolin du début de cette lettre, un souvenir que l’on regrette ou un produit que l’on se fournit en cachette au péril de sa sécurité et de celle de ces voisins ».

Pour lire notre dernier article sur Marmajou, cliquez ici

 

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