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    La viticulture biodynamique a de plus en plus d’ambassadeurs

    Propriétaire depuis quelques années de trois domaines viticoles en Saint-Émilion Grand Cru, Patrick Teycheney croit aux vertus de la biodynamie et a investi dans un chai flambant neuf...
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    Dans le top 500 des plus grosses fortunes françaises depuis 2005, Patrick Teycheney investit depuis 2016 dans de nouvelles propriétés viticoles. Il s’est entouré d’experts pour les convertir aux bienfaits très débattus de la biodynamie.

    Même si Patrick Teycheney a bâti sa fortune (estimée à 300 millions d’euros par Challenges) dans la gestion d’établissements médicalisés pour personnes âgées (à la tête du Groupe Colisée, créé en 1988), il ne s’est pas tourné vers la viticulture en simple amateur. Fils de viticulteur, il a baigné dans cet univers et hérité en 2013 de l’exploitation du Château La Loubière, propriété familiale dans l’Entre-deux-Mers (à Montussan, sur 18 hectares).

    Après les rachats, en 2016, des châteaux Fleur de Lisse (8,6 hectares, Saint-Etienne-de-Lisse) et L’Étampe (1,8 hectare sur le plateau de Figeac à Saint-Émilion), tous deux en Saint-Émilion Grand Cru et conduits en biodynamie depuis 2017, Patrick Teycheney a fait fin 2018 une troisième acquisition dans cette appellation : 17 hectares d’une propriété déjà en bio sur Saint-Hippolyte (Château Gaillard), jusque-là détenus par les Vignobles Jean-Jacques Nouvel et représentant une production de 80.000 bouteilles.

    De quoi s’ouvrir des perspectives en France, auprès d’amateurs de vins bio de plus en plus nombreux, mais aussi à l’export, pour gagner de nouveaux marchés tels que ceux d’Europe du Nord.

    De la vigne à la Lune…

    C’est aussi sur Saint-Hippolyte qu’a été livré l’été dernier un nouveau chai commun aux 3 propriétés, désormais groupées sous le nom de « Vignobles Jade ». Un chai flambant neuf de 22 cuves sur 1.000 m2, adapté aux ambitions du propriétaire, qui aurait investi un total de 20 millions d’euros depuis 4 ans dans le secteur de Saint-Émilion, dans la terre, le vin et les équipements d’abord, mais aussi dans des projets œnotouristiques.

    La biodynamie, bien qu’en rapide expansion sur le territoire, ne représenterait encore qu’un petit pourcent du vignoble hexagonal. Ce choix n’allait donc pas forcément de soi et l’investisseur s’est entouré d’experts, à savoir les Berrouet (Jean-Claude et son fils Jean-François), œnologues de renom, et Nicolas Géré, directeur d’exploitation, passé chez Jean-Louis Chave en vallée du Rhône et doté d’une décennie d’expérience dans la viticulture biodynamique. Dix ans : c’est le temps qu’il faut paraît-il pour développer un grand vin en biodynamie.

    On rappelle que la biodynamie respecte le cahier des charges du bio, mais aussi quelques principes supplémentaires définis dans les années 1920 par l’occultiste autrichien Rudolf Steiner. L’agriculture biodynamique s’appuie ainsi sur des préparations à pulvériser (bouse de corne, silice de corne), sur des composts spéciaux (à partir d’achillée millefeuille, de camomille, d’ortie, etc.) et sur les rythmes lunaires et planétaires.

    Pour beaucoup, ces principes relèvent un peu de la pensée magique, mais ils n’en demeurent pas moins l’une des tendances en vogue de l’agriculture bio, avec son coût en termes d’exploitation et de main d’œuvre. Quelques acteurs de prestige, comme le domaine de la Romanée-Conti en Bourgogne, les champagnes Roederer et plus près de nous le Château d’Yquem à Sauternes ou Gérard Bertrand en Languedoc, font partie des convaincus.

    En attendant d’aller encore plus loin, les cuvées du Château Fleur de Lisse ont déjà reçu pas mal d’éloges de spécialistes. De quoi envisager l’avenir avec sérénité du côté des « Vignobles Jade », désormais pilotés par le père… et sa fille Caroline Teycheney, qui a rejoint il y a 5 ans cette aventure viticole entre Terre et Lune…

    Informations sur le site internet, cliquez ici

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