L’hôtel consulaire étant en travaux, c’est dans les locaux d’Eklore-ed que Didier Laporte a convié l’ensemble des acteurs locaux, le vendredi 26 janvier. L’occasion pour lui de revenir sur les travaux menés en 2023 et les enjeux de 2024.
Le président de la chambre consulaire le promet, le siège de la CCI, rue Louis Barthou sera transformé pour être un véritable carrefour d’échanges, propice à l’innovation. « Ce sera un espace où les entrepreneurs pourront se rencontrer et faire grandir toutes leurs envies d’entreprendre, une plateforme où nos collaborateurs pourront partager leurs compétences et expériences, un lieu qui sera le cœur battant pour la créativité et le dynamisme économique du territoire », précise-t-il.
Parmi ses missions, l’institution est en charge de l’accompagnement de l’entrepreneuriat et du développement économique des entreprises du territoire. La CCI Pau Béarn soutient les entrepreneurs tout au long de leur vie professionnelle, à travers des services d’aide à la création ou à la reprise d’entreprises, ainsi qu’à travers des formations pour faciliter la transformation (numérique ou autre) ou le développement de leurs activités et leurs transmissions.
La création d’entreprise est évidemment un pilier des accompagnements de la chambre consulaire : différents programmes et rendez-vous ont ainsi été mis en place afin de soutenir la dynamique entrepreneuriale, à l’instar de la formation intitulée « 5 jours pour entreprendre », qui accueille chaque année entre 100 et 200 personnes parmi le millier de porteurs de projets, ou encore les rencontres Trans’Affaires (lire notre article).
« On observe une surreprésentation des 55-65 ans. La question de la transmission est absolument essentielle aujourd’hui. Nous avons accompagné en 2023 une trentaine de projets. Quant aux rencontres Trans’Affaires, elles ont été un véritable succès, avec près de 150 participants », assure le président de la CCI Pau Béarn.
L’accompagnement des commerces et des collectivités passe, quant à lui, par des programmes d’aide à leur transformation, par des actions d’animation et de soutien des associations de commerçants. Mais aussi par des événements organisés, notamment les Trophées du commerce, une très belle soirée qui a réuni plus de 400 participants en 2023.
« Nous essayons de les orienter dans leurs choix, pour aujourd’hui et pour demain. Notre principale force réside dans notre capacité à fournir des données sur le développement du commerce harmonisées, fiabilisées, enrichies et surtout adaptées aux besoins spécifiques de chaque territoire. À Sauvagnon par exemple, nous avons travaillé main dans la main avec la municipalité pour favoriser l’implantation de commerces », ajoute-t-il.
Le monde de l’entreprise évolue
La troisième mission est de soutenir les entreprises en difficulté. En 2023, plus de 250 rendez-vous ont été pris avec des entreprises ayant besoin d’un accompagnement, pour connaître leurs droits, pour des études personnalisées ou bien pour la mise en place de plan d’action concret.
D’après une étude réalisée par la CCI Pau Béarn en décembre dernier auprès des chefs d’entreprises du territoire, 29 % des 300 répondants se disent peu ou pas confiants pour les mois à venir et 25 % expriment des inquiétudes. Un quart d’entre eux prévoit une baisse de leur activité. Ils se montrent toutefois résilients : 78 % des répondants souhaitent ajuster leurs produits et services aux nouvelles exigences des clients et près de six sur dix veulent bénéficier d’un accompagnement de la CCI Pau Béarn en 2024, notamment pour le marketing et la communication.
Le contexte inflationniste et géopolitique oblige les entreprises à muter. Là encore, la CCI Pau Béarn les soutient notamment sur les thématiques numériques : 1.000 entreprises sensibilisées via différents dispositifs et le salon B.Num. Elle apporte aussi son soutien au niveau de la RSE et du développement durable, avec le rendez-vous sur les achats responsables, en partenariat avec l’ADEME, ou encore avec l’événement Hydromeeting, dédié aux professionnels de l’hydroélectricité.
« Les Chambres de commerce et d’industrie de Pau Béarn, de Bayonne Pays Basque et de Tarbes Hautes-Pyrénées, se sont emparées de ce thème il y a plusieurs années, bien avant que la nécessité d’une énergie plus verte ne devienne évidente pour tous », tient à souligner Didier Laporte.
La formation des talents de demain, également une des missions de la chambre consulaire, est une réponse à l’évolution du monde de l’entreprise. Le Groupe formation de la CCI a métamorphosé ses écoles. Eklore-ed regroupe aujourd’hui 2.300 apprenants et 1.100 étudiants. Quant à l’ASFO Pyrénées, qui mise sur l’apprentissage pour répondre aux besoins des PME, elle a encore formé en 2023 plus de 3.000 personnes (lire notre article).
« Notre objectif est de contribuer à la compétitivité des entreprises locales en proposant une offre de formation en phase avec les besoins des entrepreneurs, avec des parcours de haute qualité favorisant le bien-être des étudiants, leur montée en compétence, comme celle des professionnels ».
Afin de créer du lien entre les entreprises du territoire et les personnes qui recherchent un métier ou une formation, la CCI Pau Béarn s’est impliquée dans le dispositif national de « La Nuit de l’orientation et de la découverte des métiers » qui s’est déroulé en fin d’année dernière. Plus qu’un simple forum étudiant, il s’agit d’une interaction directe entre collégiens, lycéens étudiants, personnes en reconversion professionnelle et dirigeants d’entreprise. Ce rendez-vous met en adéquation l’offre et la demande sur le territoire. Lors de la dernière édition, plus de 1.500 personnes étaient présentes.
Travailler collectivement sur l’attractivité du territoire
Pour mettre en avant les nombreux atouts du Béarn, la CCI a créé cette année la plateforme Emploi Pau Pyrénées (lire notre article). Plus de 8.500 alertes d’emploi ont été générées depuis la plateforme, près de 800 CV sont publiés, en moyenne, 7.000 offres d’emploi sont disponibles et près de 9.000 mises en relation. D’autre part, le Job dating de juin dernier a réuni près de 850 participants, dont près de la moitié résidait hors du département.
Enfin, la collaboration avec le réseau Ambassadeur du Béarn favorise grandement la valorisation du territoire au niveau national, notamment grâce à l’inauguration d’antennes à Bordeaux et à Paris et l’organisation d’événements mettant en valeur la qualité de vie en Béarn et son activité économique dynamique.
Pour répondre à leurs besoins, le président de la chambre consulaire paloise propose de mutualiser les compétences et les services existants et de mener des actions communes, sur le modèle de France Services, qui vise à regrouper les services publics dans les zones rurales et de France Travail (ex-Pôle Emploi).
« En regardant vers l’avenir, je reste bien entendu confiant dans notre capacité collective à stimuler l’innovation et à encourager la prospérité de notre Béarn. Ensemble, nous sommes prêts à relever les défis futurs et à saisir les opportunités qui s’offrent à nous avec la même énergie et la même passion », conclut-il.
L’avenir de l’aéroport de Pau menacé ?
Le sujet préoccupe bon nombre d’acteurs locaux. La concurrence entre l’aéroport de Pau et celui de Tarbes au niveau de la desserte d’Orly se fait au détriment de la plateforme béarnaise et des entrepreneurs du territoire. Sur cette question le président de la CCI et d’Airpy, gestionnaire de l’infrastructure, veut tirer la sonnette d’alarme mais ne reste pas inactif.
« Ce qui pouvait s’apparenter à de la fiction, il y a quelques mois, ne l’est plus aujourd’hui : à ce rythme, il faut envisager un aéroport de Pau sans desserte vers Orly, sans desserte vers Lyon et le jour d’après, un aéroport sans aucune desserte du tout. Nous avons le devoir de trouver une solution intelligente, une voie stratégique qui permette d’assurer la survie des deux aéroports ! Mais pour cela, il faut des concessions et un consensus ! Grâce à notre engagement commun, je suis convaincu qu’une solution sera vite trouvée. »
Didier Laporte a alors plaidé pour une coopération entre les deux aéroports, avec une forme de partage de la desserte vers la capitale qui reste encore à inventer pour convenir à toutes les parties.
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