Cette urgence écologique a été balayée par un micro organisme, un acaryote qui fait peur, très peur. Pas uniquement par le nombre de vies qu’il emportera (sauf mutation spectaculaire, il sera nettement moins meurtrier en France que la grippe traditionnelle annuelle). Son effet le plus redoutable est qu’il a déjà jeté 1,7 milliard d’êtres humains en confinement longue durée, bloquant quasiment toute activité.
Les 5 continents s’arrêtent tour à tour de fonctionner. Plus de vie économique et sociale, plus de sports ni de culture. Même les plus effroyables guerres mondiales n’avaient pas plongé notre planète dans une telle torpeur et c’est le vertige économique et financier qui se profile dans un monde devenu tellement dépendant de ces deux mamelles.
Les gouvernements, qui ne lâchaient pas facilement les millions pour des causes pourtant importantes, débloquent soudain des centaines et des centaines de milliards d’euros et de dollars comme par magie, afin d’éviter un effondrement des grands groupes industriels comme celui d’innombrables petites entreprises et associations. C’est clairement un saut dans l’inconnu, alors que, pourtant, le coronavirus sera inexorablement vaincu, dans les prochaines semaines, voire dans les prochains mois.
Nous pouvons avoir confiance dans nos chercheurs, dans nos médecins pour mettre au point les remèdes puis les vaccins contre cet intrus. Nous serons très très très loin des effrayantes pandémies qui ont jalonné l’histoire de l’humanité, et pourtant le Covid-19 tétanise tout et tout le monde.
Rappelons que la peste de Justinien (partie d’Egypte en 541) a fait 25 millions de morts ; que la peste noire (venue de Crimée en 1347-1352) a emporté 30 millions de personnes, décimant près de la moitié de la population européenne ; la grippe espagnole (venue de Chine, pendant la Première Guerre mondiale) a fait près de 100 millions de victimes, 50 fois plus que les combats. Rappelons que le choléra tue de nos jours 95.000 personnes par an, ou encore que le VIH, depuis 1981, a emporté 35 millions de personnes.
Alors, pourquoi ce virus, bien moins redoutable, a t-il réussi à déclencher cette panique historique, bien pire que les plus grandes catastrophes de tous les temps ?
C’est un signe de l’extrême fragilité de nos sociétés modernes sur lequel il faudra se pencher d’urgence, même si le coronavirus se met rapidement en sommeil. Avec une issue rapide, l’économie et la finance penseront leurs plaies et reprendront leurs droits, même avec de lourds dégâts ; c’est un scénario optimiste qui ne devra pas faire oublier ce temps de folie généralisée et la nécessité de repenser tellement de choses.
Si la bestiole insiste et prolonge le confinement mondial, le tsunami économique et social ne nous laissera pas d’autre choix que de réinventer très largement nos sociétés. Malheureusement dans l'urgence.
La clé est dans les mains des femmes et des hommes, comme on le voit ces jours-ci avec d’extraordinaires dévouements, d’incroyables sacrifices pour les autres, des solidarités improbables, mais aussi une immense créativité et inventivité.
Notre salut sera dans l’humain, ce que nous avons largement oublié. Notre devoir à tous sera de le rappeler avec force, quand la vie quotidienne reprendra un cours « normal », et il sera d’imposer l’émergence de nouveaux modèles. Au moins, le coronavirus aura servi à protéger un peu notre planète en apportant une phénoménale purge de pollution.
Reste à espérer que l’infiniment petit Covid-19 restera dans l’Histoire comme le déclic d’une révolution salutaire pour remettre la femme et l’homme au cœur de leur avenir. Une Human Nation ?
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