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DécryptageLes Municipales et l’enjeu des mobilités

Les modes de déplacement sont un sujet de préoccupation majeur pour les citoyens. Dans les villes et les campagnes, les problématiques sont nombreuses et complexes…
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Les mobilités sont au cœur des nombreux défis que doivent relever les villes comme les territoires ruraux. Ils sont, bien entendu, très divers : des difficultés de circulation jusqu’au désenclavement, en passant par l’interconnexion des modes de transport.

Au centre des débat dans les principales zones urbaines : les embouteillages, les transports collectifs propres, les pistes cyclables, la sécurité et la cohabitation des différents usagers au centre-ville (autos, motos, vélos, trottinettes, piétons…), la coordination entre les modes de déplacement, etc.

Pour les zones rurales, l’enjeu essentiel est de faciliter les déplacements individuels et collectifs (bus et train), y compris au niveau des coûts, pour lutter contre la désertification et redynamiser les petites communes. Autre évolution intéressante à prendre en compte, le covoiturage dont la pratique est passée dans les moeurs, avec de nombreux avantages.

Sur l’ensemble de nos territoires, se pose clairement le développement des grandes infrastructures indispensables pour favoriser l’attractivité et le renforcement de l’activité (tourisme, loisirs, industrie, services, agriculture…). Il s’agit pour les collectivités territoriales, en liaison avec les Départements, les Régions et l’Etat, de faire des choix judicieux au niveau des routes et des autoroutes, des TER et des lignes ferroviaires à grande vitesse (LGV), des aéroports (Biarritz, Pau, Tarbes).

Les problématiques liées aux mobilités rejoignent aussi l’amélioration de l’accès à Internet avec du haut débit et la suppression des zones blanches, encore trop nombreuses. On le sait, dans l’avenir, de nombreux déplacements pourront être évités grâce au télétravail, aux visioconférences et autres réunions en ligne.

De multiples débats à l’occasion des élections…

Dans les Pays de l’Adour, les associations invitent les candidats aux municipales à se prononcer. Souvent gérées à l’échelle intercommunale par des syndicats dédiés, les politiques de mobilité ne se limitent pas au seul contexte municipal.

Dans nos départements, les exemples ne manquent pas d’associations interpellant en ce moment les candidats aux élections municipales sur leurs positions concernant les questions de mobilité. En Béarn, l’association Pau à Vélo a ainsi publié mi-février des manifestes en forme de programmes pour 9 communes de l’agglomération paloise, et elle a invité les candidats à la mairie de Pau à s’exprimer, lors d’un « grand oral du vélo et des mobilités actives ».

À Orthez, les candidats avaient été invités le mois dernier par l’association LGV-Oui à en faire de même à propos du transport ferroviaire et de l’aménagement du quartier de la gare. À Auch, c’est le collectif Alternatiba qui a proposé aux candidats de débattre de la mobilité, entre autres thèmes. À Bayonne, une réunion avec les candidats a largement abordé la question de la piétonisation du centre-ville, de la place du vélo et du Tram’bus ou encore de la gratuité des transports en commun.

Les mobilités : un dossier complexe…

En théorie, toutes ces initiatives sont un moyen d’apporter une information plus claire aux citoyens sur ces sujets. En pratique, il est beaucoup question dans les programmes d’encourager la « mobilité douce » en développant pistes cyclables et transports en commun plus propres (à l’image du bus à hydrogène palois), voire gratuits pour certaines catégories de population. Le tout à un échelon forcément centré sur les communes…

À Biarritz, une tête de liste propose par exemple de « nouvelles pistes cyclables végétalisées » et de « doubler le nombre de navettes électriques ». Mais bien entendu, les problématiques divergent en fonction des zones considérées, entre désenclavement des communes rurales et désengorgement, recherche de fluidité et soucis environnementaux des agglomérations.

Mais au-delà du seul contexte municipal, il reste difficile pour des candidats aux mairies de présumer de ce que seront demain les orientations générales de syndicats mixtes des transports et/ou de la mobilité œuvrant à plus large échelle, et d’ailleurs souvent engagés dans des projets au long cours qui peuvent outrepasser le temps d’une mandature.

La gestion future de ces syndicats ne dépendra donc pas uniquement ou immédiatement des résultats de l’élection. De même, si l’on comprend bien l’intérêt de structures intercommunales pour harmoniser lesdits transports en commun à un niveau plus territorial, elles sont elles aussi dépendantes d’aides extérieures, en particulier lorsqu’on en vient à parler de grands projets d’infrastructures (nouvelle ligne de métro à Toulouse, discussions sur un « RER métropolitain » à Bordeaux). Sans oublier l’impact de projets sortant de ce cadre et d’ampleur plus régionale sur les mobilités, à l’instar du chantier de l’A63.

S’informer pour faire son choix…

Se pose de surcroît la délicate question d’une harmonisation des mobilités entre différentes intercommunalités. Ainsi, le Grand Dax et la Communauté de communes Maremne Adour Côte Sud (Macs), sélectionnés par l’État dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt « French Mobility » lancé en mars dernier, se sont engagés dans une démarche de réflexion devant aboutir en 2021 à une stratégie commune de mobilité de territoire.

Mais la chose n’est pas évidente partout. On se souvient au passage que le Grand Dax avait lancé en octobre une appli de covoiturage « Bonus Drive » pour les déplacements de proximité.

Dans un autre registre, on ne citera que le cas aigu de Tarnos, pour l’instant l’unique commune landaise adhérant au Syndicat des mobilités Pays Basque-Adour. La municipalité a rejeté l’an dernier l’idée d’un transfert de sa « compétence mobilité » à la communauté de communes du Seignanx, qui se proposait de prendre en charge les cotisations audit syndicat et d’y faire adhérer Ondres et Saint-Martin-de-Seignanx, alors que le Tram’bus basque arrive bientôt dans les Landes.

On l’aura compris : la mobilité reste un sujet complexe traité à différents niveaux, entre initiatives très locales et politiques d’ensemble, et puis entre problématiques environnementales et pratiques, comme la gestion des embouteillages ou la lisibilité des offres de transports en commun. Raison de plus pour s’informer du mieux possible sur les propositions des uns et des autres avant de faire son choix…

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