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DécryptageLe logement s’invite dans les débats

C'est un thème de la campagne des Municipales qui est récurrent sur tout le bassin de l’Adour. Il s’impose comme une priorité des candidats le long du littoral atlantique...
MUNICIPALES 8
D’Hendaye jusqu’à Bordeaux, le constat est le même pour nombre de citoyens, entre rareté des biens, prix excessif des loyers, proportion élevée de résidences secondaires et urbanisation galopante. Dans certaines communes, l’enjeu du logement s’érige clairement en priorité absolue.

Les exemples ne font certes pas loi, mais celui-ci semble avoir plus qu’une valeur d’anecdote : début février, une béarnaise handicapée de 44 ans a obtenu à Anglet un logement social… après 6 jours de grève de la faim devant la mairie. Au-delà de ce cas isolé, partout le long du littoral (et parfois un peu plus loin), on entend parler du nombre de logements vacants, de l’essor des locations saisonnières et de l’impossibilité de louer à l’année, des gens du pays refoulés dans les terres et de l’explosion des prix de ces dernières années, que ce soit à la vente ou à la location. Et d’un autre côté, nombreux sont ceux qui déplorent l’urbanisation galopante associée aux nouvelles constructions.

Sur Hendaye, où la population a doublé en un demi-siècle pour atteindre 17.000 habitants (soit plus de 2.000 du km2), on compterait par exemple 40% de résidences secondaires (pour 41% à Biarritz et 47% à Saint-Jean-de-Luz). Les constructions se multiplient. L’an dernier a d’ailleurs été inauguré en centre-ville d’Hendaye un ensemble « Hegoaldea » de 324 logements. À Bidart, où la population de 7.000 habitants fait plus que tripler pendant la saison touristique, le logement et la circulation sont aussi des thèmes de campagne cruciaux : il y est devenu quasiment impossible de louer autrement que sur 10 mois, la location saisonnière estivale rapportant davantage aux propriétaires.

Un sujet majeur de la côte basque à la Gironde..

À Ciboure, le logement est une priorité absolue des 5 listes en lice aux municipales. Près de la moitié des logements de la commune seraient des résidences secondaires (44%) ou des logements vacants (5%). Environ 230 demandes de logements seraient en cours auprès du CCAS local. Quant aux prix à la vente, ils deviennent partout de plus en plus inaccessibles au commun des mortels.

Au Pays basque, les espoirs se reportent donc un peu plus à l’intérieur des terres, où les prix grimpent également et où la pression immobilière se ressent, comme par exemple à Itxassou, où la croissance de la population serait pourtant plus modérée qu’ailleurs. Cet « effet domino » du littoral vers l’intérieur des terres, ressenti par beaucoup, est renforcé par l’attractivité de Bayonne, où il reste difficile de se loger, malgré un taux de logements sociaux supérieur à 25% et seulement 5% de résidences secondaires. Là encore, les espoirs se reportent sur le Pays basque intérieur, avec d’indéniables effets sur le trafic à l’approche du BAB… C’est ainsi que les constructions de logements ont commencé à faire débat sur des communes comme Arcangues (+16% de logements ces 10 dernières années) ou Ustaritz.

La situation n’est guère différente dans les Landes, sur le triangle Capbreton-Hossegor-Seignosse bien sûr, mais aussi dans de nombreuses autres communes, comme Biscarrosse et Mimizan, où la problématique est aussi d’attirer les jeunes actifs à travers une politique du logement. Il y est par exemple proposé de leur réserver des terrains. Car derrière cet enjeu du logement, il y a aussi celui d’un rééquilibrage de la pyramide des âges et de l’activité économique… Sans oublier le maintien sur place de ce qui fait aussi le sel de la région, à savoir ses « autochtones »…

Plus loin, le caractère aigu de ce problème du logement trouve en Bordeaux, troisième ville la plus chère de France, un véritable épicentre. Le thème y est actuellement au cœur de la campagne. Devant ces difficultés, les listes d’opposition proposent pêle-mêle une meilleure maîtrise du foncier, le lancement d’un service public du logement, l’expérimentation d’un encadrement des loyers ou encore la réquisition de logements vacants. L’an dernier, la programmation de logements sociaux neufs aurait enregistré une baisse de 25%, la faute aux prix du foncier. Et s’y pose aussi la question de la taille des logements construits…

Le long de la façade atlantique, on ne doute donc pas que la question du logement pèsera lourd dans le scrutin à venir. Et que les candidats qui sauront exprimer des idées un peu neuves sur le sujet marqueront certainement des points…

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